Audiences du BAPE sur le projet Rabaska - Le Québec devrait réglementer le voisinage entre les secteurs industriels et résidentiels
Le Québec doit se doter d'un cadre réglementaire pour imposer aux industries comme aux municipalités l'aménagement de zones tampons ou de transition entre les installations industrielles présentant des risques majeurs et les secteurs résidentiels, comme c'est le cas dans plusieurs pays de l'OCDE.
C'est ce que soutient l'Alliance pour une gestion responsable des interfaces industrielles et résidentielles responsables (AGIIRR), un nouvel organisme provincial qui entend faire valoir ses stratégies d'aménagement à l'occasion des audiences sur le projet de port méthanier Rabaska, à Lévis, afin de mettre fin au régime d'autorisation à la pièce en vigueur au Québec. Cette nouvelle coalition provinciale, qui dit représenter plus de 500 groupes et individus de différentes régions, est née de la contestation lancée par des citoyens de l'Est de Montréal, qui ont empêché la construction à leurs portes des énormes réservoirs pétroliers projetés par la société Canterm.Pour ce nouveau groupe d'intervention, il est anormal que les citoyens doivent se battre lorsque des projets industriels majeurs se proposent d'envahir des milieux de vie jusque-là sécuritaires. À l'inverse, on a vu des municipalités modifier leurs règlements de zonage pour autoriser la construction de résidences à l'intérieur de périmètres de sécurité autour d'entreprises présentant des risques afin d'augmenter leurs recettes fiscales, comme autour de la firme de Stablex de Blainville, le principal éliminateur de déchets toxiques non organiques du Québec.
Selon le nouveau groupe, la gestion de ces «interfaces» entre les secteurs résidentiels et industriels devrait être confiée à des organismes de concertation pour en faciliter la gestion communautaire. Enfin, le groupe préconise un moratoire sur toute construction dans la zone où des résidences pourraient se retrouver dans le cadre de ce qu'on appelle le pire scénario afin d'éliminer tout risque pour la population. Ce moratoire devrait s'appliquer jusqu'à l'adoption d'un cadre réglementaire.