La «première priorité» de Charest reste le sort des travailleurs forestiers

Candiac — Dans la crise qui secoue présentement l'industrie forestière, le premier ministre Jean Charest se dit d'abord préoccupé par le sort des travailleurs.
Interrogé au sujet du prix de la fibre, que l'industrie forestière demande d'abaisser pour l'aider à traverser la crise, le premier ministre n'a pas rejeté l'idée, mais n'a pas semblé pressé d'intervenir en ce sens non plus.«Ça fait partie des discussions, le coût de la fibre, mais le coût de la fibre au Québec, c'est moins cher que ce qui se paie actuellement en Colombie-Britannique et au Nouveau-Brunswick. Ce n'est pas le seul élément dont on doit tenir compte», a affirmé le premier ministre du Québec, qui était de passage, hier, à Candiac sur la Rive-Sud de Montréal.
M. Charest a ajouté que sa «première priorité» était plutôt le sort des travailleurs qui ont perdu leur gagne-pain à cause de la fermeture de plusieurs scieries, plus tôt cette semaine. M. Charest a rejeté l'analyse voulant que l'industrie québécoise du bois soit en train de rendre l'âme. «L'industrie va braver la crise et on va en sortir plus fort. On a à côté de chez nous le marché économique le plus puissant et le plus important au monde.» M. Charest signale que l'industrie devra cependant être consolidée et restructurée. De passage à Shawinigan, le chef de l'Opposition officielle André Boisclair a pour sa part blâmé le gouvernement Charest pour ses mesures passées qui n'ont pas fonctionné dans le secteur de la forêt. «De toute évidence, ce gouvernement n'a aucune vision et ne sait pas comment gérer cette crise. Il ne sait plus quoi faire pour arrêter l'hémorragie. Il promet un quatrième plan d'aide devant l'échec de ses mesures précédentes, un plan qui tarde à être dévoilé alors que les pertes d'emplois s'accumulent.» M. Boisclair a demandé au gouvernement Charest de tenir un «sommet d'urgence» sur la forêt réunissant l'industrie, les travailleurs, le gouvernement, les autres élus et la société civile.