L'idée d'un Sénat des régions reçue froidement

Québec - L'idée du premier ministre Bernard Landry d'instaurer un Sénat des régions ne trouve pas beaucoup d'échos favorables au Québec: les milieux concernés sont sceptiques, tandis que les partis d'opposition la rejettent carrément.

En entrevue éditoriale au quotidien Le Soleil, M. Landry a assuré, jeudi, que le gouvernement irait de l'avant si les milieux régionaux lui demandaient un Sénat à l'occasion du Rendez-vous national des régions, qui se tiendra en novembre. «On est prêt à aller jusque-là», a-t-il déclaré. À l'Union des municipalités du Québec (UMQ), la présidente Francine Ruest-Jutras s'est demandé, hier, d'où émanait une telle idée. À ses yeux, «créer un autre palier de gouvernement avec un pouvoir de taxation, alors que les Québécois s'estiment déjà suffisamment taxés et surgouvernés, ça n'apparaît pas comme une bonne idée a priori».

Un parti politique qui voudrait aller de l'avant avec une telle mesure devrait d'abord en faire un élément de son programme électoral et se présenter devant le peuple, a-t-elle estimé. De son côté, Christine Émond-Lapointe, présidente de l'Association des régions du Québec (ARQ), a soutenu que «les régions veulent une décentralisation pour que la prise de décision se fasse plus en région. Alors il ne faudrait pas réinventer la roue et créer un Sénat de 90 personnes. Ce n'est pas une demande formelle des régions, il est donc difficile de dire si c'est la meilleure solution.»

Le président de la Fédération québécoise des municipalités (FQM), Michel Belzil, se méfie quant à lui du manque de souplesse d'un éventuel Sénat des régions et prévient qu'une telle question ne pourrait pas se régler à court terme au Rendez-vous des régions.

«On veut une structure très souple, qui va aviser le gouvernement sur toutes les questions qui touchent les régions du Québec, a-t-il expliqué

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