L'ADQ: comme en 1973

Jeudi, à l'occasion d'un point de presse portant sur la prochaine session parlementaire, le député de Saguenay, François Corriveau, a comparé la députation des cinq députés adéquistes à celle des sept députés péquistes élus en 1973.

La différence, cependant, c'est que le PQ avait dû attendre plus de trois ans avant d'accéder au pouvoir.

Cette comparaison, M. Corriveau l'a faite en relation avec le droit de parole à l'Assemblée nationale que la nouvelle présence de l'ADQ commande. En 1973, les sept députés péquistes avaient obtenu que 35 % des questions leur soient réservées lors de la période des questions orales. L'ADQ se contenterait de moins — c'est à la présidente de l'Assemblée nationale, Louise Harel, de rendre sa décision, mardi — mais il est certain que ce tiers parti, dont l'unique député avait droit à une question principale par semaine, se fera davantage entendre.

Cependant, si les députés adéquistes seront à même de critiquer le gouvernement plus souvent, ils devront définir des positions sur des questions de l'heure dans l'optique où leur parti prendrait le pouvoir. Jusqu'à maintenant, Mario Dumont a pu se contenter d'émettre des commentaires qui n'engageaient pas un gouvernement qu'il dirigerait. De même, les députés adéquistes ne pourront ni échapper aux votes à l'Assemblée nationale, comme Mario Dumont l'a souvent fait, ni briller par leur absence lors des commissions parlementaires.

Ainsi, jeudi, François Corriveau a dit que l'ADQ fermerait Murdochville pour respecter la volonté de la population qui s'est exprimée lors d'un référendum. Or l'ADQ mène aujourd'hui dans les sondages: on peut donc raisonnablement craindre que les jours de cette ville minière sont comptés. Les députés adéquistes devront se commettre, avec les risques de dérapage que cela suppose. Et il ne faut certes compter ni sur les péquistes ni sur les libéraux pour leur faire des cadeaux.

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