Élections partielles - L'Alliance canadienne veut capitaliser sur le succès de l'ADQ
Ottawa - L'Alliance canadienne espère profiter de la vague adéquiste pour améliorer ses résultats lors des élections partielles qui doivent avoir lieu au Québec dans les circonscriptions de Lac-Saint-Jean et de Berthier-Montcalm.
«Je pense, comme on le voit avec l'ADQ, que le paysage politique se transforme, que nous verrons certains mouvements du côté fédéral et que cela représente des possibilités intéressantes pour nous», a soutenu le chef allianciste Stephen Harper hier, avant de présenter à son caucus les deux candidats de son parti pour ces élections partielles.«Le fait que les Québécois se tournent, sur la scène provinciale, vers un parti qui a un certain nombre de politiques similaires aux nôtres, ne peut qu'être une bonne nouvelle pour nous», a-t-il ajouté.
Réal Naud (Berthier-Montcalm) et Alcide Boudreault (Lac-Saint-Jean) tenteront respectivement de succéder aux bloquistes Michel Bellehumeur et Stéphan Tremblay, qui ont tenté leur chance sur la scène provinciale. MM. Naud et Boudreault auront tout un retard à rattraper, même si les candidats alliancistes sont arrivés troisièmes dans les deux circonscriptions en novembre 2000. M. Naud, qui représentait déjà l'Alliance dans Berthier-Montcalm, avait obtenu 2853 voix, soit 5,14 % des suffrages exprimés. Dans Lac-Saint-Jean, le candidat allianciste avait obtenu 1536 voix, soit 4,75 % des suffrages.
Réal Naud se dit optimiste cette fois. «On voit qu'au Québec, actuellement, il y a un vent de changement. On l'a vu avec les partielles en juin dernier et on le sent à tous les niveaux», a-t-il confié en entrevue. Il ajoute qu'il sent aussi un «écoeurement» face aux scandales qui affectent les libéraux, une désaffection à l'endroit des souverainistes et une profonde lassitude à l'égard du débat constitutionnel.
On ignore la date de ces deux élections partielles, mais le président du caucus, Werner Schmidt, soutient qu'il ne serait pas surpris de voir les chefs allianciste et adéquiste faire campagne ensemble. M. Harper a vite mis un lourd bémol. «Pour être forts, les partis fédéraux doivent être indépendants des partis provinciaux», a-t-il dit.
M. Naud, qui connaît la députée adéquiste Marie Grégoire depuis longtemps, appuie l'ADQ mais à titre personnel. Il constate une affinité de pensée entre les deux partis mais ne croit pas à un lien formel entre eux.
On voit quand même de plus en plus d'alliancistes s'intéresser à l'ADQ et vice-versa. Deux des nouveaux vice-présidents de l'ADQ viennent, par exemple, de l'Alliance. Un des attachés de presse du chef allianciste, Dimitri Soudas, a pour sa part longtemps gravité au sein de l'ADQ.