Souveraineté - Les jeunes péquistes proposent un référendum d'initiative populaire

Le Comité des jeunes du Parti québécois souhaite que le gouvernement instaure le processus d'initiative populaire pour permettre la tenue d'un référendum sur la question nationale.

L'idée sera officiellement lancée demain alors que le Comité des jeunes rendra public un manifeste d'action électorale en vue de son rassemblement de février prochain. Le président des jeunes péquistes, Pascal Bérubé, estime que le référendum d'initiative populaire serait une avenue permettant de sortir les souverainistes du sempiternel carcan de l'échéancier référendaire.

Le référendum d'initiative populaire est un mécanisme permettant aux citoyens d'enclencher eux-mêmes le processus référendaire après avoir amassé un nombre déterminé de signatures d'électeurs à travers une pétition. Le ministre de la Réforme des institutions démocratiques, Jean-Pierre Charbonneau, avait tenté le printemps dernier de ressusciter un tel projet inspiré par celui de René Lévesque; le premier ministre Bernard Landry avait vite rejeté la proposition. Il y a deux ans, l'Action démocratique du Québec avait déposé un projet de loi à cet effet, devenu depuis caduc. Le référendum d'initiative populaire existe entre autres dans certains États des États-Unis. En Suisse où l'intervention du peuple est possible depuis 1891, l'initiative populaire a permis l'adhésion du pays à l'ONU l'hiver dernier.

L'idée des jeunes péquistes ne semble toutefois pas s'étendre à tous les sujets d'intérêt public. «L'initiative populaire serait possible seulement sur des questions importantes. Pas sur les pesticides», a affirmé hier M. Bérubé qui assistait à une présentation de l'ancien premier ministre Jacques Parizeau sur la souveraineté dans le contexte de la mondialisation.

Ce dernier s'est d'ailleurs montré plus que tiède devant l'idée soulevée par M. Bérubé. M. Parizeau a rappelé qu'un référendum est un outil à utiliser à des moments choisis. «Sinon, parler de référendum, c'est cracher en l'air, c'est perdre son temps», a-t-il soutenu.

Les jeunes péquistes n'en sont pas à leur première tentative pour trouver le moyen de stimuler le débat souverainiste alors que tous les projecteurs politiques se tournent principalement vers l'épineux dossier de la santé. L'année dernière, certains d'entre eux avaient proposé la tenue d'un référendum à l'occasion des élections générales, une idée jugée «adorable» par M. Parizeau. Après avoir suscité un certain engouement, l'idée n'a entraîné aucune modification législative. Tout au plus est-elle soumise à la vaste consultation qu'amorce la semaine prochaine le ministre Charbonneau sur la réforme des institutions démocratiques.

Par ailleurs, lors de sa conférence prononcée à l'UQAM, Jacques Parizeau s'est attaqué à certaines idées maîtresses du programme politique de l'Action démocratique du Québec. Sur un ton ironique, M. Parizeau a critiqué le taux unique d'imposition qui écorcherait, selon lui, la classe moyenne. «Je pense que c'est un beau cadeau à mon niveau de revenus!», a-t-il lancé, déclenchant les rires de la salle.

Quant au projet en santé de l'ADQ de permettre aux citoyens de payer en faisant appel au secteur privé pour accéder plus rapidement à des soins, M. Parizeau s'est dit inquiet. «Je trouve ça assez extraordinaire que des gens aussi jeunes rêvent d'un système aussi vieux», a affirmé l'ancien premier ministre.

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