CDPQ Infra doit rendre des comptes, estime Valérie Plante

Valérie Plante estime que CDPQ Infra doit rendre des comptes concernant les retards dans l’entrée en service du Réseau express métropolitain (REM).
En marge de l’Agora de la Communauté métropolitaine de Montréal, qui se déroulait mardi au Palais des congrès, la mairesse s’est dite satisfaite que CDPQ Infra procède à l’installation de sonomètres afin de mesurer le niveau de bruit aux abords du REM, source de plaintes de citoyens depuis des semaines.
Elle estime cependant que CDPQ Infra doit améliorer ses communications entourant les multiples retards du projet. « Pendant longtemps, on a vanté le modèle de la CDPQ en disant qu’il n’y aurait pas de retards et qu’il n’y aurait pas de dépassements de coûts », a-t-elle dit lors d’une mêlée de presse. « Je pense que, comme toute société, que ce soit la STM [Société de transport de Montréal] ou une société d’État, on devait rendre des comptes. La CDPQ doit en faire tout autant. »
La semaine dernière, les médias avaient révélé que la mise en service du REM, prévue pour le printemps, était reportée une nouvelle fois. CDPQ Infra a toutefois été avare de détails, se limitant à dire qu’elle menait une phase « très intensive » de tests afin de s’assurer de la fiabilité du réseau, sans toutefois s’avancer sur un nouvel échéancier.
Des sonomètres
Le Devoir avait par ailleurs rapporté le mois dernier le mécontentement de résidents de L’Île-des-Soeurs, qui se plaignaient du bruit constant lié aux passages fréquents des trains du REM lors de la phase de simulation sans passagers. Ils ne sont pas les seuls à être incommodés par le REM puisque des résidents de Pointe-Saint-Charles ont aussi exprimé leur exaspération.
À la suite des commentaires reçus de citoyens, CDPQ Infra a entrepris de procéder à de nouvelles mesures du niveau sonore aux abords du tracé du REM. « Ces modélisations fourniront un portrait précis de la situation actuelle en lien avec le passage des voitures en phase de test et nous serons alors en mesure de déterminer les mesures à prendre selon les résultats obtenus », a indiqué CDPQ Infra dans un courriel. « Notre équipe rendra les rapports publics lorsque ceux-ci seront terminés. »
Valérie Plante a promis de suivre le dossier attentivement. « Je suis contente que CDPQ Infra mette des appareils pour pouvoir capter le son et l’évaluer. C’est vraiment important. On veut du transport collectif, on veut le REM, mais on veut aussi s’assurer que la qualité de vie [des citoyens] et que les règles de santé publique sont respectées, a-t-elle expliqué. On va suivre ça de très près, voir ce que les sonomètres relèvent comme bruit, et on va agir en conséquence, de concert avec la Santé publique. »
Pour un lien au centre-ville
Au sujet du futur Projet structurant de l’Est, mieux connu sous le nom du REM de l’Est, la mairesse a reconnu l’importance de le relier au centre-ville. Valérie Plante estime qu’il serait envisageable de le faire dans une phase subséquente, comme l’a évoqué la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, en février dernier. « Pour moi, c’est extrêmement positif. Ce qu’on voulait, c’est, dans un premier temps et rapidement, avoir un lien direct avec la ligne verte [du métro] », a-t-elle dit en évoquant le potentiel de développement économique et social de l’est de Montréal. « Il faut vraiment avoir un lien direct. On part dans un premier temps pour aller plus loin dans un deuxième temps. »
Rappelons que, dans une déclaration publiée dans les pages du Devoir mardi, une cinquantaine de personnalités d’affaires, de responsables publics et de citoyens engagés ont lancé un appel à la mairesse et à la ministre Guilbault afin d’accélérer la réalisation du REM de l’Est et de le relier directement au centre-ville. Alors que le REM de l’Ouest doit entrer en service dans les prochaines semaines, le REM de l’Est n’en est qu’à l’étape de plan. L’Autorité régionale de transport métropolitain, à qui le gouvernement du Québec a confié la réalisation du projet, doit d’ailleurs déposer son rapport final en juin.
Pour les signataires de la déclaration, parmi lesquels Christian Savard, de Vivre en ville, Christian Yaccarini, président de la Société de développement Angus, et Jean-Denis Charest, président-directeur général de la Chambre de commerce de l’est de Montréal, les longs délais avant la réalisation du REM de l’Est et l’absence d’un lien direct au centre-ville risquent d’accentuer l’iniquité entre l’ouest et l’est de l’île.