Montréal revoit sa stratégie de décontamination des terrains de l’est

La Ville de Montréal revoit sa stratégie visant à subventionner la décontamination de terrains industriels dans l’est de la métropole dans l’espoir d’inciter plus de propriétaires privés à saisir cette occasion.
Actuellement, la Ville rembourse 90 % des coûts de décontamination des terrains d’entreprises privées ayant recours à ses subventions. Ces dernières leur sont remises au terme des travaux, si ceux-ci sont jugés conformes par la Ville.
« Les propriétaires doivent emprunter cet argent-là et assumer le risque, parce que nous, on rembourse à la fin si le projet a été fait de manière conforme. Donc il y a quand même une portion de risque important pour le propriétaire », a indiqué au Devoir vendredi le responsable du développement économique et commercial au comité exécutif, Luc Rabouin, en marge d’un forum stratégique sur l’immobilier organisé par la Chambre de commerce de l’est de Montréal.
Résultat : rares sont les entreprises qui ont recours à ce programme de subventions, dans lequel Québec a pourtant investi 100 millions de dollars en 2019. Or, actuellement, on dénombre dans l’est de Montréal 35 millions de pieds carrés (3,25 millions de mètres carrés) de terrains ayant été contaminés notamment par l’industrie pétrochimique. La décontamination de ces terrains s’inscrit donc au coeur des efforts voués à la revitalisation de l’est de Montréal.
Afin de corriger le tir, la Ville prévoit maintenant revoir sa stratégie pour financer la décontamination de terrains en amont. Ainsi, les entreprises admissibles qui auront présenté un projet « de façon rigoureuse » pourront recevoir une subvention équivalant à 50 % des coûts de décontamination de leurs terrains avant même que les travaux en question aient commencé.
« Ça va permettre au propriétaire de contracter avec ces fournisseurs et de les payer pour démarrer le projet. Éventuellement, on va rembourser l’autre 50 % à la fin », indique M. Rabouin. La Ville assumera donc l’entièreté de la facture de décontamination des terrains privés qui feront une demande de subvention.
« On va le plus loin qu’on peut », a indiqué vendredi la responsable de l’est de Montréal au comité exécutif, Caroline Bourgeois, qui estime que la Ville va « au bout de ses ressources » pour tenter de convaincre des propriétaires privés de décontaminer leurs terrains.
Il faut maintenant que ces entreprises lèvent la main, a conclu M. Rabouin.
Développement immobilier
Cette annonce s’inscrit dans le contexte d’un forum en cours depuis 8 h vendredi matin au club de golf Métropolitain d’Anjou qui porte sur les possibilités de développement de l’est de Montréal. À cette occasion, le président du conseil d’administration de la Société de transport de Montréal, Éric Alan Caldwell, est revenu sur le prolongement de la ligne bleue du métro de Montréal. Ses cinq nouvelles stations de métro, dont l’inauguration est prévue en 2029, pourraient entraîner la construction de 17 500 logements autour de celles-ci.
« C’est une belle occasion de développer du logement abordable, de recréer des quartiers complets, vivants, agréables à vivre », indique Luc Rabouin.
Les défis sont toutefois nombreux pour l’est de Montréal, a rappelé vendredi Ron Rayside, qui est architecte chez Rayside Labossière, en présentant devant les nombreux participants à ce forum différentes cartes montrant notamment le manque d’espaces verts et la concentration d’îlots de chaleur dans l’est de Montréal.