Montréal verse 32 millions de plus pour les centres de compostage

Le chantier de l’usine de compostage de Saint-Laurent est avancé à 90 %.
Agora Montréal Le chantier de l’usine de compostage de Saint-Laurent est avancé à 90 %.

Montréal versera près de 32 millions de dollars de plus à Veolia pour lui permettre de terminer les travaux de construction des usines de compostage et de biométhanisation et relancer les chantiers paralysés depuis juillet dernier.

Réunis vendredi matin, les membres du comité exécutif ont approuvé cette dépense additionnelle totalisant 31,8 millions qui vient hausser les budgets de réserve des deux projets. Un montant supplémentaire de 25,6 millions a été approuvé par les élus pour le projet d’usine de biométhanisation de Montréal-Est, et la valeur du contrat à Veolia atteint maintenant près de 166,6 millions. Dans le cas de l’usine de compostage de Saint-Laurent, Montréal ajoute une somme de 6,2 millions de dollars pour porter à 151,8 millions le coût du contrat.

La Ville espère ainsi tourner la page sur un litige qui l’oppose depuis des mois à Veolia et remettre les deux projets sur les rails.

Rappelons que les activités sur les deux chantiers avaient cessé le 15 juillet 2022 à la suite d’un différend commercial entre Veolia (autrefois Suez) et son sous-traitant EBC Construction. Il ne s’agissait pas de la première interruption puisqu’un autre arrêt du chantier était survenu à l’hiver 2021 pour la même raison.

Déblocage des négociations

Au cabinet de la mairesse Plante, on indique que Veolia soutenait faire face à des coûts plus élevés que prévu. Selon la Ville, l’entreprise invoquait alors l’inflation et la guerre en Ukraine. Mais ces arguments n’ont pas convaincu l’administration municipale. Après une rencontre avec les dirigeants de Veolia convoquée par la mairesse, l’entreprise a détaillé les problèmes qu’elle vivait, notamment en ce qui a trait aux conditions des sites et à la technologie employée, qui engendrait des coûts plus élevés, ce qui a fait avancer les négociations.

La Ville a exploré plusieurs possibilités juridiques et contractuelles avant d’opter pour une augmentation budgétaire. « Nous sommes confiants que cette décision est la meilleure solution dans les circonstances actuelles du marché », a souligné le cabinet de la mairesse dans une déclaration transmise au Devoir. « C’était la chose responsable à faire pour finaliser la construction de ces deux centres essentiels pour la gestion des matières organiques. »

La Ville a donc bon espoir que les travaux reprennent rapidement. L’usine de compostage de Saint-Laurent devrait commencer à recevoir et à traiter les matières organiques à compter de l’automne prochain, alors que celle de Montréal-Est devrait être fonctionnelle à la fin de 2024, selon les dernières estimations de la Ville.

Le chantier de l’usine de Saint-Laurent est avancé à 90 %, et celui du centre de biométhanisation de Montréal-Est, à près de 60 %, souligne-t-on.

« Nous sommes heureux que la Ville ait approuvé une augmentation des budgets de contingence », a indiqué par courriel Carrie Griffiths, directrice des communications chez Veolia pour la section Amérique du Nord. « Les discussions se poursuivent entre la Ville, l’entrepreneur en construction EBC et Veolia pour trouver une solution acceptable pour tous. »

En 2013, la Ville avait donné le coup d’envoi au projet de construction de quatre usines de traitement des matières organiques sur son territoire au coût de 237 millions de dollars. Celles-ci devaient être en fonction à compter de 2016. Depuis, le projet a évolué. En 2018, les coûts ont explosé, pour atteindre 523 millions, en raison notamment des sommes plus élevées que prévu inscrites dans les soumissions reçues.

En 2021, dans son rapport annuel, la vérificatrice générale de la Ville de Montréal, Michèle Galipeau, avait reproché à l’administration d’avoir manqué de rigueur dans la gestion de cet ambitieux projet.

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