L’administration Plante dit encore non à une enquête indépendante sur le racisme

Dans la motion d’urgence, Ensemble Montréal demandait que la Ville, en collaboration avec les syndicats, mandate un arbitre de grief, un juge à la retraite ou un enquêteur externe pour procéder à une enquête indépendante.
Anneclaire Le Royer Archives Getty Images Dans la motion d’urgence, Ensemble Montréal demandait que la Ville, en collaboration avec les syndicats, mandate un arbitre de grief, un juge à la retraite ou un enquêteur externe pour procéder à une enquête indépendante.

Ensemble Montréal a de nouveau réclamé, lundi, la tenue d’une enquête indépendante sur le racisme et la discrimination à la Ville de Montréal. Mais l’administration Plante a balayé sa demande en rejetant sa motion d’urgence déposée au conseil municipal.

« Je suis stupéfait que l’administration ne nous laisse pas parler de cet enjeu. Il y a des gens qui ont été agressés », a déploré le chef de l’opposition, Aref Salem, quelques minutes après le rejet de la motion de son parti.

Dans la motion d’urgence, Ensemble Montréal demandait que la Ville, en collaboration avec les syndicats, mandate un arbitre de grief, un juge à la retraite ou un enquêteur externe pour procéder à une enquête indépendante.

Cette motion faisait écho à l’enquête menée par Le Devoir publiée la semaine dernière, dans le cadre de laquelle une trentaine d’employés de la Ville, issus de neuf arrondissements de la métropole, ont affirmé avoir subi du racisme et de la discrimination. Des employés ont porté plainte auprès de leur employeur sans avoir obtenu justice.

Comme la motion de l’opposition n’a pas été déposée dans les délais requis, elle avait besoin du consentement unanime du conseil municipal pour être ajoutée à l’ordre du jour. Or, un élu de Projet Montréal, le maire de Rosemont–La Petite-Patrie, François Limoges, a d’emblée exprimé son opposition au dépôt de la motion. Après de longues discussions, elle a été rejetée.

« La Ville va continuer à enquêter sur la Ville. Les ressources humaines vont continuer à enquêter sur les ressources humaines, a soutenu M. Salem. On ne peut pas faire une soupe différente avec les mêmes ingrédients. Il faut changer ces ingrédients. »

Interpellée à ce sujet plus tôt pendant l’assemblée, la mairesse Valérie Plante a réitéré qu’elle jugeait « inacceptable » le traitement subi par certains employés cités dans l’enquête du Devoir. Elle a affirmé que la Ville avait revu ses processus d’embauche ainsi que ceux des plaintes. Selon elle, une enquête indépendante n’est pas appropriée dans les circonstances. « Pour moi, l’heure n’est plus à la documentation, mais à l’action. C’est ce qu’on s’emploie à faire », a-t-elle lancé.

Mercredi dernier, la mairesse avait rejeté la première demande d’enquête faite par l’opposition.



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