La Fraternité des policiers dénonce la baisse d’effectifs au SPVM

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) compterait 72 policiers de moins qu’en novembre dernier, malgré la promesse de la mairesse Valérie Plante d’augmenter les effectifs, dénonce le président de la Fraternité des policiers et des policières de Montréal, Yves Francoeur.
Dans une lettre qu’il a fait parvenir à la mairesse lundi, Yves Francoeur déplore les effets néfastes de la baisse des effectifs sur le sentiment de sécurité de la population et sur l’état d’esprit des troupes. « Les annonces concernant la création de nouvelles unités se sont soldées en déplacements de policiers, très souvent en provenance des PDQ [postes de quartier], jetant une pression intenable sur la gendarmerie, pourtant essentielle à une visibilité policière dissuasive et au sentiment de sécurité de la population, en chute libre », explique-t-il dans sa missive.
Selon les registres du SPVM, la Fraternité note qu’en novembre 2021, lors des élections municipales, le SPVM comptait 4410 policiers. Or, les données obtenues par le syndicat indiquent qu’au 15 août, les policiers seraient désormais au nombre de 4338, ce qui correspond à 72 policiers de moins qu’il y a dix mois.
Yves Francoeur dénonce les propos de la mairesse selon lesquels les effectifs actuels seraient suffisants. Sur le terrain, soutient-il, les policiers n’ont d’autre choix que de faire du temps supplémentaire, même si ce n’est pas leur souhait.
Des embauches et des départs
Lors de la campagne électorale de 2021, la mairesse avait promis l’embauche de 250 policiers supplémentaires d’ici la fin de 2022. Elle avait alors précisé qu’il s’agissait d’un ajout net qui tenait compte des départs à la retraite.
Mais en constatant la réduction des effectifs, Yves Francoeur comprend mal l’attitude de l’administration. « À quoi bon se vanter de procéder à des embauches si, depuis votre réélection, ces embauches sont inférieures au nombre de départs ? », demande-t-il dans sa lettre.
Le chef syndical indique que c’est la quatrième fois qu’il écrit à l’administration sur cette question, mais que la seule réponse obtenue ne parle que des embauches sans considérer le nombre de départs.
Au passage, il souligne que dans les huit premiers mois de 2022, le SPVM a reçu 40 démissions alors qu’elles étaient au nombre de 29 en 2019. Ces départs sont, selon lui, alimentés par le « manque de soutien concret » de l’administration envers les policiers.
Interpellée lundi par le chef de l’opposition, Aref Salem, lors de l’assemblée du conseil municipal, Valérie Plante s’en est tenue aux embauches faites. « Notre objectif était d’engager 250 policiers et policières d’ici la fin de l’année 2022. En date d’aujourd’hui, c’est 229 policiers et policières qui ont été engagés », a-t-elle dit.
La mairesse a rappelé qu’en juin dernier, devant la commission sur la sécurité publique, la directrice par intérim du SPVM, Sophie Roy, avait soutenu que les effectifs policiers étaient suffisants. De son côté, le responsable de la sécurité publique au comité exécutif, Alain Vaillancourt a fait valoir que le budget du SPVM avait été haussé de 45 millions de dollars en 2022.
Peu convaincu, Aref Salem a pressé l’administration d’agir. « Il n’y a pas une semaine à Montréal où il n’y a pas de fusillade. Il n’y a pas une semaine où il n’y a pas des morts ou des blessés. À un moment donné, il va falloir prendre la bête par les cornes et répondre à ce besoin », a-t-il lancé.
Le SPVM n’a pas été en mesure, lundi, d’apporter des précisions au sujet des embauches et des démissions chez les policiers.