Montréal réclame un meilleur équilibre fiscal entre le gouvernement et les municipalités

«La prochaine élection provinciale, c’est vraiment un moment crucial dans l’histoire du Québec pour faire les choix de société qui s’imposent pour l’avenir de la métropole, mais aussi pour l’avenir du Québec au grand complet», estime Valérie Plante.
Jacques Nadeau Le Devoir «La prochaine élection provinciale, c’est vraiment un moment crucial dans l’histoire du Québec pour faire les choix de société qui s’imposent pour l’avenir de la métropole, mais aussi pour l’avenir du Québec au grand complet», estime Valérie Plante.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, demande aux partis provinciaux de s’engager à établir un meilleur équilibre fiscal entre le gouvernement du Québec et les municipalités, ainsi qu’à soutenir financièrement la métropole dans sa lutte contre les violences armées, la construction de logements abordables et ses actions face la crise climatique.

L’élue dit s’attendre à ce que la voix des villes soit écoutée d’ici le 3 octobre. « La prochaine élection provinciale, c’est vraiment un moment crucial dans l’histoire du Québec pour faire les choix de société qui s’imposent », estime Valérie Plante, qui a évoqué les « crises sans précédent » auxquelles fait face « l’avenir de la métropole, mais aussi du Québec ».

La prochaine élection provinciale, c’est vraiment un moment crucial dans l’histoire du Québec pour faire les choix de société qui s’imposent

 

Montréal demande notamment un meilleur « équilibre fiscal » entre la province et les municipalités, dont les responsabilités se sont accrues au fil des ans, mais qui demeurent très dépendantes des revenus fonciers. « On a besoin de nouvelles sources de revenus qui sont stables. Pas au prochain pacte fiscal dans deux ans. Maintenant », a-t-elle dit en rappelant que la Ville avait lancé un vaste chantier sur la fiscalité, qui se tiendra cet automne.

Selon la mairesse, Montréal a besoin d’une entente financière transitoire en attendant la conclusion de ce pacte fiscal.

Un coût à préciser

Valérie Plante n’a pas été en mesure, lundi, de chiffrer les demandes de la métropole. Elle a toutefois signalé que les coûts liés aux services policiers de niveau 5 d’enquête et d’intervention, estimés à 51 millions par année, devraient faire l’objet d’un meilleur partage. De même, la Ville réclame un financement pour le service des premiers répondants du Service de sécurité incendie de Montréal, qui enregistre un déficit annuel de 12 millions, indique un document publié lundi détaillant les demandes de la Ville de Montréal dans le cadre de la campagne électorale québécoise.

Aux prises avec une hausse de la violence armée, Montréal espère obtenir une part significative des 42 millions annoncés par le gouvernement fédéral il y a 10 jours pour contrer ce phénomène au Québec.

En habitation, Québec devraizt mettre en oeuvre des programmes pour la construction de 6000 logements abordables et de 2000 logements sociaux par année au cours de la prochaine décennie, croit la mairesse.

 

En matière de transport, la Ville voudrait conclure une entente à long terme pour le financement du budget d’exploitation du transport collectif et pour accélérer la réalisation de projets comme le prolongement de la ligne bleue et de la branche ouest de la ligne orange du métro de Montréal.

La Ville compte aussi sur l’appui de Québec pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050 et réclame le financement d’un « pacte vert » qui permettrait notamment de mettre à niveau ses infrastructures d’eau.

Parmi ses autres demandes, Montréal presse Québec de rembourser 100 % de la TVQ payée par les municipalités, comme c’est déjà le cas pour la TPS.

Des dossiers qui avancent

 

Valérie Plante recevra mardi matin le président de l’Union des municipalités du Québec et maire de Gaspé, Daniel Côté, afin de discuter des revendications des villes. Elle se dit aussi prête à accueillir à l’hôtel de ville les chefs des partis provinciaux pour entendre leurs propositions en vue des élections.

Questionnée sur les litiges que son administration a eus avec le gouvernement Legault depuis quatre ans, la mairesse a rétorqué que les relations étaient bonnes. « Des gens disent parfois qu’avec le gouvernement de la CAQ, ça n’allait pas si bien. C’est faux. […] Moi, je travaille bien avec tout le monde et il y a plein de dossiers qui ont avancé », a-t-elle expliqué en citant le cas du Réseau express métropolitain (REM) de l’Est et l’entente en faveur du tramway de Québec. La mairesse s’est tout de même gardée de prendre position en faveur de l’un ou l’autre des partis en campagne.

Le conseiller d’Ensemble Montréal Abdelhaq Sari s’est dit étonné que l’administration Plante n’ait pas été plus précise dans ses demandes aux partis provinciaux. Mais plus encore, il a déploré que la mairesse n’ait pas insisté davantage sur la sécurité publique. « Les parents ont peur d’envoyer leurs enfants à l’école. Ils ont même peur de sortir pour promener leur chien. Et là, on n’en parle même pas. » Selon lui, la mairesse aurait dû aborder la question du manque d’effectifs policiers et celle des caméras portatives. 

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