Le Stade de soccer de Montréal pourra accueillir 300 sans-abri

Au lendemain du décès d’un itinérant dans la métropole, retrouvé mort sous un viaduc en pleine vague de froid, la mairesse Valérie Plante a annoncé mardi que le Stade de soccer de Montréal servirait, à compter de jeudi, de refuge pour des sans-abri atteints de la COVID-19.
« Je suis bouleversée, évidemment, comme l’ensemble de la population montréalaise, par cet événement. Pour nous, c’est vraiment une démonstration importante comme quoi habiter dans un abri de fortune, dans une tente ou dans un campement, ce n’est pas la solution », a déclaré Mme Plante lors d’un point de presse virtuel.
L’homme, de 74 ans, était connu des services sociaux et des policiers et vivait dans la rue depuis une dizaine d’années, a indiqué la mairesse. « On sait qu’il refusait d’aller vers les ressources existantes. […] C’est d’une immense tristesse. Il n’y a personne qui devrait dormir dehors. Personne. Il fait extrêmement froid. C’est l’hiver. Il faut avoir une place au chaud », a-t-elle dit, tout en admettant qu’il n’était pas possible de forcer les gens à se rendre dans les refuges.
Valérie Plante soutient qu’il y a suffisamment de places dans les refuges actuels et les haltes chaleur pour accueillir les sans-abri et elle les a invités à s’y présenter. De plus, a-t-elle annoncé, 300 places supplémentaires s’ajouteront avec l’ouverture du Stade de soccer, dans l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, à compter de jeudi, ce qui portera à plus de 1800 le nombre de places disponibles.
Rappelons que lundi soir, quelques heures avant que sa démission soit annoncée, le directeur national de santé publique du Québec, le Dr Horacio Arruda, a demandé aux refuges d’augmenter leur capacité d’accueil pour que « personne ne soit contraint de coucher dehors par ces froids extrêmes », et ce, malgré les risques associés à la COVID-19 et les éclosions survenues dans plusieurs refuges.
La mairesse a cependant rappelé qu’au-delà du nombre de places disponibles, la pénurie de personnel qualifié causait problème, et elle a invité les gens à se tourner vers la plateforme Je contribue pour prêter main-forte au réseau de la santé et aux organismes communautaires.
La Ville a la capacité de réquisitionner des lieux pour accueillir des itinérants, a rappelé la mairesse. « Ce n’est pas ça, le problème. Il y a plein de lieux qu’on peut utiliser. » La Ville avait d’ailleurs réquisitionné un hôtel lorsqu’elle avait décrété l’état d’urgence en décembre.
La mairesse a souligné qu’il y avait des places pour les itinérants qui ont un chien ou qui sont aux prises avec des problèmes de consommation. « Dans tous les cas, on peut les accommoder », a-t-elle indiqué.