«La transparence, ce n’est pas un menu à la carte», lance Plante à Coderre

«Ce que les Montréalais comprennent de toute cette histoire, c’est que la transparence, ce n’est pas un menu à la carte. On est transparent ou on ne l’est pas. Surtout quand on aspire à devenir maire de la Ville, on doit faire preuve de transparence dans tous les domaines», a lancé Valérie Plante.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir «Ce que les Montréalais comprennent de toute cette histoire, c’est que la transparence, ce n’est pas un menu à la carte. On est transparent ou on ne l’est pas. Surtout quand on aspire à devenir maire de la Ville, on doit faire preuve de transparence dans tous les domaines», a lancé Valérie Plante.

La cheffe de Projet Montréal, Valérie Plante, déplore le manque de « transparence » de l’aspirant maire Denis Coderre, qui a dévoilé mercredi la liste de ses clients des quatre dernières années dans le secteur privé, sauf un. Elle estime par ailleurs que son rôle de conseiller stratégique pour un géant de l’immobilier au cours des dernières années le disqualifie pour aborder les dossiers en matière d’habitation.

M. Coderre, qui a empoché plus de 458 000 dollars l’an dernier, a divulgué mercredi la liste des entreprises pour lesquelles il a travaillé depuis sa défaite à la dernière course à la mairie de Montréal, en novembre 2017, à la suite de demandes répétées de la part de nombreux médias. L’un de ces huit employeurs est toutefois qualifié de « confidentiel » dans le document rendu public peu avant 13 h. Une situation qui a fait vivement réagir Mme Plante mercredi.

« Qui est l’employeur de M. Coderre qui n’est pas dévoilé et pourquoi est-ce qu’il n’est pas dévoilé ? » a questionné la candidate à la mairie en marge d’une conférence de presse dans Rosemont–La Petite-Patrie. La mairesse a d’ailleurs critiqué M. Coderre à plusieurs reprises dans les derniers jours sur son refus de dévoiler ses revenus des dernières années. Elle a pour sa part rendu publique sa déclaration fiscale de l’année 2020 dimanche dernier. 

« Ce que les Montréalais comprennent de toute cette histoire, c’est que la transparence, ce n’est pas un menu à la carte. On est transparent ou on ne l’est pas. Surtout quand on aspire à devenir maire de la Ville, on doit faire preuve de transparence dans tous les domaines », a renchéri Mme Plante.

À quelques jours du vote, la candidate à la mairie a d’ailleurs de nouveau comparé cette affaire au scandale de la Formule électrique, qui a hanté Denis Coderre en 2017. Pendant des semaines, l’ancien maire de Montréal avait gardé le silence sur le nombre de billets réellement vendus en prévision de cet événement. « C’est exactement la même personne qu’en 2017, qui cache des informations et pour qui la transparence n’est pas une valeur fondamentale », a lancé Mme Plante, qui espère d’ailleurs faire des gains auprès des électeurs en raison de cette affaire.

« C’est une campagne électorale, et M. Coderre est bien au fait qu’il est en perte de vitesse depuis plusieurs semaines, alors que nous, on est dans une tendance qui monte », a-t-elle affirmé. Les derniers sondages disponibles mettent Mme Plante et son principal adversaire au coude-à-coude.

Un mandat avec un promoteur

 

Au moment où la crise du logement s’est rapidement imposée comme l’enjeu numéro un de cette campagne électorale, Valérie Plante s’est dite particulièrement préoccupée mercredi d’apprendre que M. Coderre a été conseiller stratégique en développement international du géant immobilier Cogir, de 2019 à mars 2021. Le promoteur, qui possède des immeubles d’appartements locatifs et de condos un peu partout dans la métropole, a d’ailleurs été montré du doigt à plusieurs reprises dans les derniers mois par des groupes communautaires et des locataires, qui ont déploré des cas de hausses de loyers qu’ils jugent abusives.

« Les Montréalais ont raison de douter : est-ce que Denis Coderre est là pour les Montréalais ? Ou est-ce qu’il est là pour les promoteurs ? » a lancé Mme Plante, qui a notamment rappelé l’engagement de Denis Coderre de supprimer le Règlement pour une métropole mixte de la Ville et d’investir 40 millions de dollars pour convertir des tours de bureaux vides en immeubles résidentiels.

Avec Jeanne Corriveau



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