Le candidat à la mairie de Montréal Balarama Holness veut réduire le budget du SPVM
Le candidat à la mairie de Montréal Balarama Holness croit qu’il faudrait revoir à la baisse le budget du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et réallouer les sommes économisées à des interventions privilégiant une approche communautaire et à des investissements en logement social.
Le chef de Mouvement Montréal présentera lundi une candidate, Stephanie Henry King, qui briguera le poste de conseillère dans le district Petite-Bourgogne, dans l’arrondissement du Sud-Ouest. Native de la Petite-Bourgogne, militante et membre du conseil d’administration de la Ligue des Noirs du Québec, Mme King affrontera le conseiller de Projet Montréal Craig Sauvé. Elle se dit préoccupée par le travail de la police auprès des minorités dans le Sud-Ouest et par le nouveau statut de constables spéciaux qu’obtiendront bientôt les agents du métro.
Repenser le SPVM
Balarama Holness estime d’ailleurs qu’une réflexion s’impose concernant le SPVM, dont le budget est passé de 400 à 680 millions de dollars entre 2000 et 2021. L’administration de Valérie Plante, tout comme celles qui l’ont précédée, a sans cesse augmenté le budget du SPVM, mais cela n’a pas empêché la flambée d’événements violents dans les derniers mois dans l’est de la ville et ailleurs sur l’île, signale-t-il : « Cette idéologie américaine ne fonctionne pas. »
Selon lui, il est trop tôt pour préciser l’ampleur de la réduction du budget envisagée. « On ne veut pas avoir un discours anti-police. Notre objectif serait de travailler avec la Fraternité des policiers et les cadres du SPVM pour voir comment, de façon collective, on pourrait économiser de l’argent. » Il refuse toutefois d’utiliser le terme « définancement », qui pourrait être perçu comme une abolition pure et simple du budget du SPVM, dit-il.
Balarama Holness croit qu’il faut investir davantage dans la police communautaire et dans les interventions en travail social. Les sommes économisées pourraient aussi être consacrées au logement social. « Tu cours plus de risques de te faire arrêter par la police si tu es un itinérant. Donc, investir dans le logement social améliore notre sécurité publique », avance-t-il.
On ne veut pas avoir un discours anti-police. Notre objectif serait de travailler avec la Fraternité des policiers et les cadres du SPVM pour voir comment, de façon collective, on pourrait économiser de l’argent.
Des sommes pourraient aussi être redirigées vers les infrastructures vertes et sportives. « Dans l’est de la ville, on voit une augmentation de la violence préoccupante, dit-il. Ce n’est pas en augmentant le budget [du SPVM] sans arrêt qu’on va diminuer ces violences-là, mais bien en allouant des fonds dans la jeunesse et dans les arrondissements où cette violence est en augmentation. »
Constables spéciaux dans le métro
Balarama Holness s’oppose au nouveau statut des agents du métro qui, à compter du 1er juillet, deviendront des constables spéciaux avec des pouvoirs accrus. « Les agents de la STM n’ont pas besoin de pouvoirs policiers », soutient le candidat à la mairie. Il rejette par conséquent les arguments de ceux qui disent qu’avec leur nouveau statut, les agents du métro seront mieux encadrés puisqu’ils seront assujettis à la Loi sur la police et se retrouveront sous l’autorité du Commissaire à la déontologie policière. Selon lui, ni le Bureau d’enquête indépendante (BEI) ni le Commissaire à la déontologie policière ne sont des institutions impartiales.
Ancien joueur de football des Alouettes de Montréal, Balarama Holness compte pour l’instant deux candidates dans son équipe. Au début de juin, Idil Issa avait annoncé sa candidature comme conseillère dans le district Peter-McGill avec Mouvement Montréal. D’autres candidatures devraient être dévoilées au cours des prochaines semaines.
Plusieurs partis sont dans la course à la mairie de Montréal pour l’élection de novembre. En plus de Projet Montréal et d’Ensemble Montréal, Ralliement pour Montréal, dirigé par Marc-Antoine Desjardins, Équité Montréal et son chef, Jean-François Cloutier, ainsi qu’Action Montréal, le parti de Gilbert Thibodeau, sont engagés dans la bataille.