La facture du REM grimpe à 6,9 milliards de dollars

La facture de la première phase du Réseau express métropolitain (REM) atteint maintenant 6,9 milliards de dollars. La pandémie et les ajustements requis au projet ont entraîné des coûts supplémentaires de 350 millions $, a fait savoir CPDQ Infra jeudi.
Alors qu’il faisait le point sur le projet du REM qui reliera Brossard à l’Ouest de l’île de Montréal, avec une antenne vers l’aéroport Montréal-Trudeau et une autre vers Deux-Montagnes, le président et chef de la direction de CDPQ Infra, Jean-Marc Arbaud, n’a pas écarté la possibilité que le coût du projet puisse encore augmenter, compte tenu de certaines incertitudes liées aux travaux dans le tunnel Mont-Royal.
Rappelons qu’en juillet dernier, une détonation imprévue dans le tunnel ainsi que la découverte de résidus d’explosifs centenaires avaient retardé l’échéancier des travaux et nécessité des modifications aux méthodes de travail. « Oui, il y aura des coûts supplémentaires liés à ça », a reconnu M. Arbaud, sans pouvoir mesurer les conséquences financières de ces difficultés. « On a changé les méthodes de construction. On a résolu l’ensemble des problématiques, techniques et d’ingénierie », a-t-il ajouté.
Une partie de l’augmentation du coût de la phase 1 du REM, soit 200 millions, est attribuable à la COVID-19, alors qu’un montant de 150 millions est lié à des ajustements apportés au projet à la suite de pourparlers avec des municipalités et avec les compagnies ferroviaires.
Ce montant de 350 millions sera assumé en totalité par CDPQ Infra et aucun investissement gouvernemental supplémentaire ne sera requis, a assuré M. Arbaud. De plus, a-t-il dit, ces imprévus n’affecteront pas les cibles de rendement
Quant aux échéanciers, ils demeurent pour l’instant les mêmes que ceux annoncés à l’automne dernier. Ainsi, le tronçon entre Brossard et la Gare centrale, à Montréal, devrait entrer en service à l’été 2022. Le segment entre la Gare Centrale et la station du Ruisseau sera prêt à l’automne 2023 alors que ceux des antennes de Deux-Montagnes, L’Anse-à-L’Orme et l’aéroport Montréal-Trudeau suivront en 2024. La station Griffintown-Bernard-Landry, qui fait partie du premier tronçon, ne sera pas prête lorsque le REM sera mis en service en 2022, a toutefois précisé Jean-Marc Arbaud.
Prévisions d’achalandage
CDPQ Infra maintient ses prévisions d’achalandage malgré la pandémie et le télétravail. La Caisse se base sur des études qui avancent qu’après la pandémie, 10 % des usagers du transport collectif auront changé ses habitudes de déplacements. En revanche, le développement immobilier autour des stations est plus important qu’anticipé et il atteindrait cinq milliards de dollars, selon Jean-Marc Arbaud. Ces éléments lui font dire que cinq ans après sa mise en service, l’achalandage du REM devrait atteint 60 000 passagers par jour.
Selon Harout Chitilian, vice-président de CDPQ Infra, les travaux vont bon train sur l’ensemble du futur réseau de 67 kilomètres. À ce jour, la presque totalité des structures aériennes ont été érigées. La construction des trois stations sur la Rive-Sud est complétée et neuf autres sont en voie de l’être. Deux ponts, dans le secteur de Laval, ont aussi été construits. « C’est comme si on avait 30 grands chantiers qui avancent en parallèle dans un contexte particulier. Les avancées sont visibles et notables sur l’ensemble du réseau », a-t-il expliqué.
Des essais en mode automatique avec les trains sont en cours à Brossard, à basse et à haute vitesse. Des tests en conditions hivernales ont aussi été réalisés. « Ça va bien », soutient M. Arbaud. « Pour l’instant, tous les tests sont vraiment positifs. »
Le 10 juin prochain, les représentants des médias seront invités à visiter la station Brossard et à monter d’une voiture du REM en mouvement.