Ensemble Montréal s’engage dans la bataille électorale avec une dette de 424 000$

Le retour de Denis Coderre à la tête d’Ensemble Montréal devrait toutefois donner un nouvel élan à ses activités de financement
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir Le retour de Denis Coderre à la tête d’Ensemble Montréal devrait toutefois donner un nouvel élan à ses activités de financement

Alors que s’amorce la campagne électorale dans la métropole, Ensemble Montréal est aux prises avec une dette de 424 000 $, révèlent les états financiers du parti consultés par Le Devoir. Il s’agit d’un net désavantage pour les troupes de Denis Coderre, qui doivent affronter Projet Montréal, dont les coffres sont mieux garnis. Mais selon les dirigeants du parti d’opposition, la côte à remonter n’est pas insurmontable.

Ensemble Montréal a terminé l’année 2020 avec un excédent de près de 28 000 $, mais la dette héritée des élections de 2017 pèse encore lourd. Les emprunts contractés par le parti atteignent 296 887 $, auxquels s’ajoute la marge de crédit de 127 500 $. « Pour nous, c’est très gérable comme situation. Ce ne sera pas un enjeu pour la campagne », assure le directeur général d’Ensemble Montréal, Sébastien Lachaine. « On fait nos paiements à la banque et on honore nos engagements auprès des particuliers. On s’est donné un plan en fonction de cette dette pour atteindre notre objectif de gagner la prochaine élection. »

M. Lachaine entend présenter un plan financier au nouveau chef, Denis Coderre, qui doit prendre les commandes du parti à compter du 7 avril prochain.

Au cours de l’année 2020, Ensemble Montréal a reçu moins de dons que l’année précédente, avec 699 donateurs et des revenus de près de 67 000 $, contre près de 830 donateurs pour 102 000 $ en 2019. En revanche, le nombre d’adhésions a grimpé, passant de 17 à 251 en 2020, avec des revenus de 5660 $.

Ensemble Montréal a par ailleurs reçu de la Ville une allocation de 857 632 $, qui correspond au montant auquel il a droit à titre de parti politique autorisé.

Financement en temps de crise sanitaire

 

La pandémie n’a pas facilité la collecte de dons puisque les rassemblements sont interdits. M. Lachaine indique que la majorité des dons ont été obtenus grâce à la sollicitation téléphonique l’an dernier. Une activité de financement virtuelle en décembre a aussi permis d’engranger quelques contributions en argent.

« L’arrivée de Denis Coderre va nous donner un vent dans le dos qui est vraiment important. Déjà, les conseillers m’ont dit qu’ils avaient commencé à recevoir beaucoup d’appels de citoyens qui voulaient s’impliquer, donner des sous et devenir membres », explique M. Lachaine.

Rappelons que Denis Coderre a annoncé dimanche dernier son intention de briguer la mairie de Montréal pour affronter Valérie Plante. Mardi, les élus d’Ensemble Montréal ont convenu à l’unanimité de l’accueillir comme leur nouveau chef. M. Coderre prendra les rênes du parti mercredi prochain.

Les campagnes de financement sont aussi devenues plus difficiles depuis l’entrée en vigueur des nouvelles règles qui limitent à 100 $ le montant des dons faits aux partis politiques municipaux. En année électorale, les dons peuvent cependant atteindre 200 $.

« Il y a quand même à Montréal 103 candidats et tout le monde va mettre la main à la pâte pour atteindre ses objectifs de financement, localement et au niveau de la ville », a souligné M. Lachaine, sans vouloir dévoiler les objectifs de financement du parti.

De son côté, Projet Montréal se retrouve dans une position beaucoup plus confortable à l’aube de la campagne électorale. Le parti de Valérie Plante dispose de 567 582 $ dans ses coffres au terme de 2020. Il a récolté près de 160 000 $ en dons au cours de l’année avec 1711 donateurs et a enregistré 1032 adhésions, contre 612 en 2019.

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