Une station du REM portera le nom de Griffintown–Bernard-Landry

«Cette station fera le trait d’union entre deux quartiers, Griffintown et La Cité du Multimédia», a expliqué Valérie Plante lors d’une conférence de presse.
Photo: Communiqué de presse «Cette station fera le trait d’union entre deux quartiers, Griffintown et La Cité du Multimédia», a expliqué Valérie Plante lors d’une conférence de presse.

La future station du Réseau express métropolitain (REM) qui desservira le secteur de Griffintown se nommera « Griffintown–Bernard-Landry », ont annoncé lundi la mairesse Valérie Plante et CDPQ Infra. La décision est loin de plaire aux sociétés d’histoire et à la communauté irlandaise, qui s’opposaient au choix du nom du premier ministre pour désigner cette station.

« C’est une station qui va faire le trait d’union entre deux quartiers, Griffintown d’un côté et La Cité du multimédia de l’autre côté », a expliqué la mairesse lors d’une conférence de presse en compagnie de la ministre responsable de la Métropole, Chantal Rouleau, et du directeur général de CDPQ Infra, Harout Chitilian. La station sera construite sur le pont ferroviaire du Viaduc Sud, non loin de la gare Centrale. Une entrée sera aménagée dans Griffintown, le long de la rue Dalhousie et du futur parc Mary-Griffin, et une autre, dans la Cité du Multimédia.

Hommage à M. Landry

En novembre dernier, la mairesse Plante avait évoqué l’idée de baptiser cette station du nom l’ancien premier ministre Bernard Landry, décédé le 6 novembre 2018, afin de rappeler sa contribution à la création de la Cité du Multimédia. La proposition avait suscité l’opposition de plusieurs groupes, dont le Réseau du patrimoine anglophone du Québec et la Fédération histoire Québec, qui préféraient le nom Griffintown.

Le nom choisi combine finalement Griffintown et celui de l’ancien premier ministre. « C’est une très grande émotion pour notre famille aujourd’hui que cette désignation officielle de la station Griffintown–Bernard-Landry », a commenté Chantal Renaud, conjointe de l’ancien premier ministre et présidente du Cercle des ami(e)s de Bernard Landry. « J’ai une pensée très émue pour tous ces fiers Irlandais qui ont travaillé avec Bernard Landry à construire un Québec plus libre et plus juste. »

Il s’agit de la dernière station figurant dans la phase initiale du REM, a précisé Harout Chitilian, qui l’a qualifiée d’« emblématique », mais également de très « complexe » à aménager. CDPQ Infra a entrepris de remettre en état le pont ferroviaire et la construction de la station débutera sous peu pour une entrée en service d’ici la fin de 2023, a-t-il dit.

À l’origine, la station avait été envisagée dans le secteur du bassin Peel, mais comme l’axe du REM a été revu, CDPQ Infra a choisi un autre endroit. « Ça n’exclut pas la possibilité dans l’avenir, dans une phase subséquente, d’ajouter une station dans le secteur Pointe-Saint-Charles », a dit Harout Chitilian.

M. Chitilian n’a pas précisé le coût de la station.

Un nom qui divise

 

Le nom de la station ne satisfait pas Fergus Keyes, de la Fondation du parc du Monument irlandais de Montréal. « Nous n’avons rien contre Bernard Landry, mais il n’a aucun lien avec Griffintown. Il n’a pas vécu là et n’y a jamais été élu. Il y a bien d’autres lieux qui pourraient rappeler sa mémoire », a indiqué au Devoir M. Keyes, en rappelant que plusieurs sociétés d’histoire, tant du côté francophone qu’anglophone, appuyaient la position de la communauté irlandaise contre le nom de l’ancien premier ministre pour désigner la station du REM. Il n’entend pas en rester là. « Ce n’est pas fini », a-t-il soutenu.

La Fédération histoire Québec estime aussi que seul le nom de Griffintown aurait dû être conservé. « Loin de nous l’idée de rejeter le nom de Bernard Landry, mais on croyait que comme chef d’État remarquable, on pourrait lui montrer reconnaissance par un autre site, un autre immeuble. Pour nous, c’est mêler deux choses qui n’ont pas rapport », a expliqué Clément Locas, président du comité patrimoine de la Fédération.

Le chef parlementaire du Parti québécois, Pascal Bérubé, a pour sa part salué la décision de CDPQ Infra d’honorer la mémoire de l’ancien premier ministre.

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