Rosemont-La Petite-Patrie ne piétonnisera pas ses artères commerciales

La rue Masson ne sera pas fermée à la circulation automobile en raison de nouvelles directives de la Santé publique, selon l'arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie.
Photo: Annik MH de Carufel Archives Le Devoir La rue Masson ne sera pas fermée à la circulation automobile en raison de nouvelles directives de la Santé publique, selon l'arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie.

Rosemont-La Petite-Patrie abandonne l’idée de piétonniser les artères commerciales de son territoire. Le maire de l’arrondissement, François Croteau, a invoqué les nouvelles directives de la Santé publique pour justifier sa décision.

L’arrondissement avait opté pour la création de trois aménagements de type « transit mall » qui aurait permis d’interdire la circulation automobile sur trois artères, soit le boulevard Saint-Laurent, dans la Petite-Italie, et les rues Masson et Beaubien, tout en maintenant le service d’autobus.

Dans le cas du boulevard Saint-Laurent, l’opposition des commerçants a fait reculer l’arrondissement. Pour les deux autres, ce sont les directives de la Santé publique qui ont incité l’arrondissement à revoir le projet, a expliqué François Croteau au Devoir. Pour ne pas entraver la circulation des piétons et les files d’attente ou nuire aux corridors sanitaires, il aurait fallu installer des terrasses trop loin sur la chaussée, ce qui n’aurait pas permis la circulation des autobus. La circulation automobile sera donc maintenue.

« On a pris un peu de recul en se disant qu’on va mettre en place un processus plus agile et s’adapter au fur et à mesure des besoins et des directives de la Santé publique, dit l’élu. Les demandes ne sont pas assez nombreuses pour les terrasses et il n’y a pas suffisamment d’achalandage pour prendre des mesures aussi importantes sur le territoire de Rosemont-La Petite-Patrie. »

Des terrasses publiques et partagées pourraient être aménagées à certains endroits prédéterminés sur le domaine public, ajoute-t-il. « C’est le modèle qu’on privilégie pour l’instant. » Si, au cours de l’été, l’achalandage est important ou si les règles de distanciation changent, l’arrondissement pourrait élaborer un autre plan, soutient-il.

Le maire Croteau se défend de ne pas avoir consulté suffisamment les commerçants au préalable. « Le transit mall a été planifié avec la pleine collaboration de la Société de développement commercial de la rue Masson. Ils étaient d’accord. Tous nos projets ont été faits de cette manière-là, affirme-t-il. Toutes les semaines, les directives [de la Santé publique] changent. Il faut s’adapter et, dans certains cas, changer les aménagements prévus. Ce n’est pas négatif. Au contraire, ça démontre notre ouverture et notre flexibilité à répondre aux besoins. »

Quant aux corridors sanitaires, le maire Croteau explique qu’un mois après leur implantation, le temps est venu de procéder à quelques ajustements. « On a parlé aux commerçants et on se rend compte qu’il y a des endroits où ce n’est pas nécessaire », a-t-il dit en faisant valoir que le déploiement de ces corridors s’était effectué rapidement compte tenu de la situation. « Du moment où on a commencé à ouvrir des commerces et qu’il y avait des mesures de distanciation obligatoires pour la santé des citoyens, il a fallu trouver un mode de déploiement. On ne pouvait pas se mettre à analyser pendant des semaines. Il fallait agir rapidement. »

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