Les dernières inondations ont coûté 17 millions à la Ville de Montréal

Les inondations du printemps dernier ont coûté cher à la Ville de Montréal. Une somme de 17,2 millions de dollars a été nécessaire pour faire face à la crue des eaux, dont un montant de plus de 3,2 millions pour payer les heures supplémentaires des employés de la Ville.
Le 15 avril 2019, plusieurs arrondissements montréalais, soit L’Île-Bizard–Sainte-Geneviève, Pierrefonds-Roxboro, Ahuntsic-Cartierville, Montréal-Nord et Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, de même que la Ville de Sainte-Anne-de-Bellevue et le village de Senneville ont été le théâtre d’inondations majeures en raison de la fonte des neiges et des pluies abondantes.
Le 16 avril, la mairesse Valérie Plante avait d’ailleurs décrété l’état d’urgence, qui a finalement été levé le 8 mai.
Cet événement a mobilisé des ressources importantes à la Ville, bien au-delà de la période de crue des eaux, car les interventions de la Ville se sont prolongées jusqu’au 13 septembre 2019.
« Les inondations de 2019 furent pires qu’en 2017 par leur ampleur et leur durée. Néanmoins, grâce aux mesures préventives temporaires et d’intervention prises par l’Organisation de la sécurité civile de l’agglomération de Montréal (OSCAM), seules 110 résidences furent inondées en 2019, contre 1100 en 2017 », a indiqué le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) dans un résumé remis aux membres du comité exécutif.
Le rapport du SIM rendu public mardi détaille les interventions qui ont été faites pendant et après les inondations, avec, entre autres, l’ouverture d’un centre de coordination des mesures d’urgence et d’un centre des opérations, la fermeture de rues et de ponts, la mise en place d’une équipe nautique, l’inspection des résidences touchées, le démantèlement des digues et la gestion des déchets et des sacs de sable.
Heures supplémentaires
Avant même que l’état d’urgence soit déclaré, la Ville avait dépensé 1,2 million pour se préparer aux inondations. Puis, pendant l’état d’urgence, les coûts ont atteint près de 2 millions. Après le retrait des eaux, la Ville s’est engagée dans une phase de « rétablissement » qui a aussi nécessité des ressources humaines et matérielles importantes.
La Ville établit ainsi à 17,2 millions le total des dépenses qu’elle a dû assumer entre le 15 avril et le 13 septembre 2019 en biens et services.
Des sommes considérables ont servi à la location d’outillage, d’équipements et de machinerie (2,5 millions) ainsi qu’à l’achat de matériaux de construction (2 millions).
Mais une part importante des dépenses, soit 6,7 millions, a été consacrée aux salaires des contremaîtres, professionnels, cols blancs, cols bleus, pompiers et policiers.
De ce montant, 3,2 millions sont liés aux heures supplémentaires effectuées par ces employés.
À eux seuls, les cols bleus ont touché 2,1 millions en heures supplémentaires et les policiers, 508 000 $.
La Ville n’a pas été en mesure de fournir des données comparatives pour les inondations de 2017, car les méthodes de calcul diffèrent, a indiqué le cabinet de la mairesse Valérie Plante mardi.
L’administration reconnaît toutefois que les crues printanières ont été coûteuses pour la Ville. « C’est en effet un montant important, mais le nombre de maisons inondées a été beaucoup moins important qu’en 2017 — 110 en 2019 contre 1100 en 2017 », a signalé l’attachée de presse de la mairesse, Geneviève Jutras.
Aide gouvernementale
Montréal croit que les gouvernements fédéral et provincial devront épauler les villes dans la prévention et la gestion des inondations.
« Ce qu’on réalise, c’est que ces événements deviendront de plus en plus fréquents et que leur importance ne diminuera pas. Alors, il faut que les gouvernements supérieurs viennent en aide aux municipalités. Nous ne pourrons y arriver seules », a souligné Mme Jutras.
À l’échelle du Québec, plus de 310 municipalités ont été touchées par les inondations printanières de 2019.