Bisbille autour du salaire du d.g. de la STM

Le directeur général de la Société de transport de Montréal (STM), Luc Tremblay, a répliqué aux critiques du conseiller Marvin Rotrand qui lui reproche d’être incapable de gérer la crise entourant le manque chronique d’autobus tout en touchant un salaire dépassant les 450 000 $.
Aux côtés de Philippe Schnobb, président du conseil d’administration de la STM, Luc Tremblay a fait le point mercredi sur les autobus qui seront utilisés dans le cadre des mesures d’atténuation liées aux travaux du Réseau express métropolitain (REM) à compte du 6 janvier.
Au passage, il a commenté les propos tenus par Marvin Rotrand concernant son salaire. « Je trouve ça gratuit. […] Ce n’est pas moi qui détermine mon salaire. Je suis évalué à chaque année en fonction d’une série de critères et d’objectifs qui sont présentés par le comité des ressources humaines au conseil d’administration », a indiqué M. Tremblay.
Départs réclamés
Plus tôt dans la journée, le conseiller municipal de Snowdon, Marvin Rotrand, a demandé le départ de M. Schnobb et de M. Tremblay. Il dit mal comprendre que le c.a. de la STM ait pu accorder à Luc Tremblay une hausse de rémunération de 13,8 %, ce qui a porté son salaire à 452 160 $. « Il y a eu une réforme de la gouvernance en 2017. La STM en fait beaucoup moins qu’auparavant », a expliqué M. Rotrand. « La STM est un opérateur. C’est tout ce qu’elle fait. Et cette année est la pire de toute l’histoire de la STM. Dans les trois premiers mois de 2019, la STM a rarement atteint le niveau de services promis aux usagers, mais laisse croire que c’est le méchant syndicat qui est en faute. »
Les dirigeants de la STM auraient dû prévoir les difficultés que leur causerait l’achat de 300 nouveaux autobus, promis par la mairesse Valérie Plante. « Ce qui arrive aujourd’hui était prévisible », a affirmé M. Rotrand. « Je blâme M. Tremblay et M. Schnobb de ne pas avoir eu le courage politique de dire aux élus que l’échéancier n’était pas réaliste et qu’il priverait les usagers de transport. »
Luc Tremblay admet que la question entourant la flotte d’autobus est problématique. Mais la situation se résorbe progressivement, a-t-il assuré en soulignant que, mercredi matin, 1315 autobus étaient en circulation. C’est moins que les 1350 requis, mais c’est 83 véhicules de plus que le 21 novembre dernier, a-t-il signalé. « Oui, c’est un passage difficile, mais nous, la direction en place, on a osé relever le défi. On ne pouvait pas passer à côté d’une opportunité qui permet d’augmenter le parc de véhicules de 15 % et donner aux Montréalais un service de bus qui se respecte. »
Philippe Schnobb s’est porté à la défense de son d.g., soulignant que depuis cinq ans, sous la gouverne de M. Tremblay, les finances de la STM avaient été assainies et que les services d’autobus avaient augmenté de 11 % et ceux du métro de 20 %.
Les autocars
Les dirigeants de la STM ont voulu se faire rassurants concernant les mesures d’atténuation qui seront mises en place à compter du 6 janvier en lien avec la fermeture du tunnel Mont-Royal. N’ayant pas suffisamment de véhicules dans sa flotte, la STM a loué 30 autocars du fournisseur Galland pour les navettes 968 (Trainbus Roxboro / Côte-Vertu) et 919 (Trainbus Acadie / Mont-Royal / Namur). Le contrat d’une durée de 6 mois coûtera 2,9 millions.
Luc Tremblay assure que les chauffeurs seront en nombre suffisant pour conduire ces véhicules, même si le Syndicat des chauffeurs de la STM a refusé de signer une proposition d’entente qui aurait permis d’offrir plus de flexibilité à la direction dans les opérations. « L’enjeu n’a jamais été qu’ils ne voulaient pas conduire les bus », a précisé Luc Tremblay. « À tous les matins que le bon Dieu amène, on a tous nos chauffeurs pour livrer le service. Ça ne sera pas différent avec les mesures de mitigation du REM. […] Les chauffeurs sont des gens responsables. »