Montréal convoite les terrains de l’hôpital Royal Victoria

La Ville de Montréal convoite les terrains inutilisés de l’ancien hôpital Royal Victoria pour agrandir le parc du Mont-Royal.
Photo: Jacques Nadeau Archives Le Devoir La Ville de Montréal convoite les terrains inutilisés de l’ancien hôpital Royal Victoria pour agrandir le parc du Mont-Royal.

La Ville de Montréal souhaite profiter de la requalification du site de l’ancien hôpital Royal Victoria pour agrandir le parc du Mont-Royal en y annexant les terrains situés derrière les bâtiments vacants depuis quatre ans.

Inoccupé depuis le départ du personnel et des patients vers le site Glen du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) en 2015, l’hôpital Royal Victoria se cherche une nouvelle vocation. L’Université McGill a déjà manifesté sa volonté d’occuper le bâtiment principal pour y aménager un centre de recherche.

En juin 2018, les libéraux de Philippe Couillard avaient d’ailleurs consenti une aide financière de 37 millions à l’Université pour la réalisation d’études dans le cadre de l’élaboration d’un dossier d’opportunité pour le développement de l’ensemble immobilier patrimonial de 13 hectares.

« Ça ne veut pas dire que ça va coûter 37 millions », signale Pierre Boisseau, directeur principal aux communications de l’Université McGill.

L’Université envisage d’implanter un centre de recherche dans le bâtiment principal, dont la construction remonte à 1893. « On souhaite que ce nouvel environnement puisse abriter des chercheurs et des scientifiques multidisciplinaires, notamment en développement durable », indique M. Boisseau.

L’an dernier, l’Université avait évoqué une somme de 800 millions pour convertir l’ensemble patrimonial, mais Pierre Boisseau soutient que ce montant ne tient plus, bien qu’il soit incapable de préciser l’ampleur des investissements qui seront requis.

Agrandir le parc

 

Le sort des autres bâtiments, soit les pavillons Hershey (1907), Ross Memorial (1916) et des Femmes (1926), demeure encore inconnu. La Société québécoise des infrastructures (SQI) privilégie une vocation publique pour ces immeubles.

Pour sa part, la Ville de Montréal, qui participe à la réflexion sur l’avenir de cet ensemble patrimonial, convoite les terrains inutilisés.

« On voit ça comme une occasion d’agrandir le parc du Mont-Royal. Il y a des stationnements qui pourraient être verdis et des nouveaux accès qui pourraient être créés », a expliqué au Devoir le conseiller Robert Beaudry, responsable du développement économique au comité exécutif.

Inquiétudes

 

La SQI n’a pas été en mesure de préciser un échéancier pour le dépôt du dossier d’opportunité. Elle sondera les partenaires, dont la Ville, l’Université McGill, Héritage Montréal et Les Amis de la montagne, au cours des prochains mois. « L’idée est de définir un projet qui serait rassembleur pour tout le monde », a résumé le porte-parole de la SQI, Martin Roy. Le dossier sera ensuite confié à l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM).

Le 25 octobre dernier, dans une lettre publiée dans Le Devoir, des citoyens, parmi lesquels Robert Laplante, directeur de l’Action nationale, et le journaliste Gilles Paquin, se sont inquiétés de ce qu’ils considèrent comme une aliénation à l’Université McGill de biens publics patrimoniaux. Ils ont réclamé un moratoire afin que la population puisse se prononcer sur le sujet.

Sur Facebook, un citoyen a toutefois laissé entendre que la Ville de Montréal avait cédé une partie du mont Royal à l’Université McGill, qui avait l’intention de démanteler la croix du mont Royal. Il a même lancé un appel à un rassemblement prévu dimanche sur la montagne.

Robert Beaudry a démenti cette nouvelle. La Ville n’a cédé aucun terrain et la croix du mont Royal restera en place, a-t-il assuré. « La croix du mont Royal ne sera jamais enlevée. »

Les pavillons de l’ancien hôpital Royal Victoria sont chauffés et équipés de détecteurs de fumée et d’incendie. De plus, les lieux font l’objet d’une surveillance 24 heures sur 24, sept jours sur sept, a indiqué le CUSM. Des signes de détérioration ont toutefois été constatés. « Si une infiltration est détectée, nous nous assurerons de corriger la situation », a précisé le CUSM dans un courriel.

En 2018, l’ancien hôpital avait accueilli une unité de débordement temporaire pour itinérants pendant la saison froide. Ce mandat a été reconduit pour 2019. L’ancien hôpital a aussi été utilisé pour des tournages à plusieurs reprises.

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