Montréal lance un avertissement à Uber pour ses vélos Jump

La Ville de Montréal a rappelé Uber à l’ordre vendredi en ce qui concerne les infractions commises par certains utilisateurs de vélos électriques Jump. L’administration Plante a prévenu l’opérateur qu’elle ne tolérerait pas les actes de délinquance.
Déployés dans les rues de Montréal depuis une semaine, les vélos Jump ont été vus attachés à du mobilier urbain, sur des clôtures privées ou sur des supports de Bixi quand ils ne sont pas simplement abandonnés sur le domaine public. « Ce n’est pas catastrophique. Ça ne va pas aussi mal que dans d’autres villes où c’est plus problématique, et on a un règlement qui est assez sévère. Mais on n’est pas satisfaits quant au respect de ce règlement », a fait valoir Sophie Mauzerolle, conseillère associée, urbanisme et mobilité, au comité exécutif.
Consciente des dérapages observés ailleurs dans le monde, notamment à Paris avec les trottinettes, Montréal s’est dotée d’un règlement pour encadrer les « véhicules non immatriculés en libre-service sans ancrage ».
Les vélos doivent être attachés aux supports à vélos de la Ville ou à certains emplacements prédéterminés. Comme les vélos Jump sont électriques et que leur vitesse peut atteindre 32 km/h, le port du casque est obligatoire. Les infractions pourraient valoir à l’opérateur des amendes de 100 à 2000 $.
La Ville n’a pas encore remis de contraventions, mais elle a voulu donner un avertissement à Uber et aux autres entreprises qui voudraient s’installer à Montréal. « On s’attend de leur part qu’ils informent bien les usagers des dispositions du règlement », explique Mme Mauzerolle.
Quant aux trottinettes électriques, elles ne seront pas en circulation avant quelques semaines car la Ville s’affaire à étudier la seule demande de permis qu’elle a reçue, celle de Lime. Les trottinettes devront aussi être garées dans des zones désignées sur la chaussée.
De son côté, Uber reconnaît que des entorses au règlement ont été observées à Montréal au cours de la première semaine d’opération. « Les utilisateurs qui ne respectent pas les règles de stationnement pour les vélos Jump recevront un avertissement. Si d’autres infractions surviennent, ceux-ci devront payer une amende de 25 $ et pourraient même voir leur compte suspendu », a indiqué Uber dans une déclaration écrite.
Uber dit avoir entendu le message de la Ville, mais l’entreprise soutient qu’elle n’attend pas les plaintes pour déplacer les vélos garés aux mauvais endroits. « Nos techniciens sur le terrain déplacent les vélos mal stationnés de manière proactive durant les échanges de batterie tout au long de la journée », précise l’opérateur.
Depuis leur arrivée à Montréal, les vélos Jump ont enregistré plus de 10 000 voyages d’une moyenne de 3,4 km et les touristes représentent 15 % des usagers, note Uber.
Et Bixi ?
Les vélos Jump nuisent-ils à Bixi ? « Absolument pas », répond Pierre Parent, directeur du marketing chez Bixi. Au cours des journées de mardi, mercredi et jeudi, Bixi a dépassé le cap des 41 000 déplacements quotidiens, ce qui surpasse la performance habituelle qui oscille plutôt autour de 33 000 utilisations, a-t-il indiqué. En mai dernier, Bixi avait enregistré un record de 44 000 utilisations lors d’un dimanche de mai où le service était gratuit.
« Cela semble avoir suscité encore plus d’intérêt pour les vélos. Je pense que le système de vélos avec ancrages de Bixi a démontré, dans les villes en Amérique du Nord où il est utilisé, que c’est le système qui est le préféré du public. »
Bixi craint toutefois que les actes de délinquance et les comportements « cowboys » nuisent à l’image du vélopartage et du transport actif.