Travaux au parc La Fontaine: un contrat annulé et deux employés suspendus

Les salles de bain publiques du chalet-restaurant du parc La Fontaine se sont retrouvées au cœur d’une enquête du Bureau de l’inspecteur général (BIG).
Ce dernier a résilié le contrat après avoir constaté qu’en accordant un mandat de design intérieur à une firme appartenant à son conjoint, une employée de la Ville de Montréal était en apparence de conflit d’intérêts.
En désaccord avec la firme d’architectes à l’égard du fini des salles de bains publiques et de la salle des patineurs du chalet-restaurant du parc La Fontaine à l’automne 2017, cette architecte paysagiste de la Ville, Louise Blanchet, a fait intervenir des designers d’intérieur dans le dossier.
Cette employée a convenu avec son supérieur de solliciter l’expertise de designers d’intérieur afin de revoir le concept de l’aménagement des salles, qu’elle jugeait inapproprié, révèle le rapport du BIG.
« Elle argue que le matériau qu’on envisage d’utiliser, soit du stratifié solide, ne représente pas la qualité extérieure des bâtiments, qu’il n’est pas assez noble ou pérenne et qu’il représente une perte de valeur significative vis-à-vis des matériaux existants », relate le rapport du BIG. « Finalement, elle remet en question l’ajout de la couleur bleue au projet. »
La fonctionnaire a alors invité quatre firmes à déposer des soumissions, dont Desjardins Bherer, une entreprise détenue par son conjoint Marc Bherer.
L’architecte paysagiste a divulgué au contrôleur général le lien qu’elle avait avec le dirigeant de Desjardins Bherer.
Mais le BIG estime que, dans sa déclaration, l’employée s’est attribué un rôle secondaire, alors que, dans les faits, c’était elle qui pilotait le projet. Et elle ne s’est pas retirée du projet quand la firme de son conjoint a décroché le contrat. Elle était même présente à une réunion à laquelle son conjoint participait à la suite de l’octroi du contrat. Précisons que les trois autres firmes sollicitées n’ont pas déposé de soumission.
« L’éthique n’est pas l’affaire d’une divulgation d’un jour dans un formulaire administratif. C’est une obligation continue qui doit être vécue et véhiculée au quotidien. Le conflit d’intérêts — et l’apparence de conflit d’intérêts — entre l’architecte paysagiste et Desjardins Bherer était bien loin de prendre fin lors de l’octroi du contrat », écrit l’inspectrice générale. « Une telle prise à la légère du Code de conduite est tout simplement inacceptable. »
Lors de l’enquête, le président de Desjardins Bherer a pour sa part admis avoir omis de déclarer le lien personnel qui l’unissait à Louise Blanchet. Il a aussi reconnu que sa conjointe lui avait divulgué le contenu d’un addenda avant que celui-ci soit public.
Le contrat à la firme de design intérieur était de faible valeur, soit moins de 25 000 $, mais cela ne signifie pas que les standards en matière d’éthique devaient être moins élevés, insiste l’inspectrice générale.
« Les employés se doivent d’appliquer les mêmes principes d’une gestion contractuelle saine, transparente et éthique, peu importe la valeur du contrat en question. Ils ont la responsabilité de préserver le lien de confiance entre la Ville et ses citoyens », estime Me Bishop.
Le recours à cette firme a non seulement entraîné un retard de près de sept mois dans la réalisation du projet, mais il a également mené à une augmentation de ses coûts. Selon un sommaire décisionnel remis aux élus municipaux et cité par le BIG, l’intégration d’un designer d’intérieur aurait coûté 340 000 $.
Les deux employés impliqués dans le dossier, soit l’architecte paysagiste et son supérieur immédiat, ont été suspendus sans solde le temps que le Contrôleur général mène une enquête administrative sur l’application du Code de conduite des employés, a indiqué la Ville.
Il ne sera pas nécessaire de relancer un appel d’offres, car les travaux du volet design du projet sont maintenant terminés, a-t-on ajouté.
Rappelons qu’en janvier dernier, l’administration Plante avait dû autoriser une dépense supplémentaire de 570 000 $ pour le chantier de la réfection du chalet du parc La Fontaine, dont le coût total atteignait alors 4,5 millions.
Ce dernier a résilié le contrat après avoir constaté qu’en accordant un mandat de design intérieur à une firme appartenant à son conjoint, une employée de la Ville de Montréal était en apparence de conflit d’intérêts.
En désaccord avec la firme d’architectes à l’égard du fini des salles de bains publiques et de la salle des patineurs du chalet-restaurant du parc La Fontaine à l’automne 2017, cette architecte paysagiste de la Ville, Louise Blanchet, a fait intervenir des designers d’intérieur dans le dossier.
Cette employée a convenu avec son supérieur de solliciter l’expertise de designers d’intérieur afin de revoir le concept de l’aménagement des salles, qu’elle jugeait inapproprié, révèle le rapport du BIG.
« Elle argue que le matériau qu’on envisage d’utiliser, soit du stratifié solide, ne représente pas la qualité extérieure des bâtiments, qu’il n’est pas assez noble ou pérenne et qu’il représente une perte de valeur significative vis-à-vis des matériaux existants », relate le rapport du BIG. « Finalement, elle remet en question l’ajout de la couleur bleue au projet. »
La fonctionnaire a alors invité quatre firmes à déposer des soumissions, dont Desjardins Bherer, une entreprise détenue par son conjoint Marc Bherer.
L’architecte paysagiste a divulgué au contrôleur général le lien qu’elle avait avec le dirigeant de Desjardins Bherer.
Mais le BIG estime que, dans sa déclaration, l’employée s’est attribué un rôle secondaire, alors que, dans les faits, c’était elle qui pilotait le projet. Et elle ne s’est pas retirée du projet quand la firme de son conjoint a décroché le contrat. Elle était même présente à une réunion à laquelle son conjoint participait à la suite de l’octroi du contrat. Précisons que les trois autres firmes sollicitées n’ont pas déposé de soumission.
« L’éthique n’est pas l’affaire d’une divulgation d’un jour dans un formulaire administratif. C’est une obligation continue qui doit être vécue et véhiculée au quotidien. Le conflit d’intérêts — et l’apparence de conflit d’intérêts — entre l’architecte paysagiste et Desjardins Bherer était bien loin de prendre fin lors de l’octroi du contrat », écrit l’inspectrice générale. « Une telle prise à la légère du Code de conduite est tout simplement inacceptable. »
Lors de l’enquête, le président de Desjardins Bherer a pour sa part admis avoir omis de déclarer le lien personnel qui l’unissait à Louise Blanchet. Il a aussi reconnu que sa conjointe lui avait divulgué le contenu d’un addenda avant que celui-ci soit public.
Des sanctions et un contrat résilié
Constatant plusieurs manquements, l’inspectrice générale a décidé de résilier le contrat et recommande que la firme Desjardins Bherer soit inscrite au Registre des personnes inadmissibles de la Ville de Montréal pour un an.Le contrat à la firme de design intérieur était de faible valeur, soit moins de 25 000 $, mais cela ne signifie pas que les standards en matière d’éthique devaient être moins élevés, insiste l’inspectrice générale.
« Les employés se doivent d’appliquer les mêmes principes d’une gestion contractuelle saine, transparente et éthique, peu importe la valeur du contrat en question. Ils ont la responsabilité de préserver le lien de confiance entre la Ville et ses citoyens », estime Me Bishop.
Le recours à cette firme a non seulement entraîné un retard de près de sept mois dans la réalisation du projet, mais il a également mené à une augmentation de ses coûts. Selon un sommaire décisionnel remis aux élus municipaux et cité par le BIG, l’intégration d’un designer d’intérieur aurait coûté 340 000 $.
Les deux employés impliqués dans le dossier, soit l’architecte paysagiste et son supérieur immédiat, ont été suspendus sans solde le temps que le Contrôleur général mène une enquête administrative sur l’application du Code de conduite des employés, a indiqué la Ville.
Il ne sera pas nécessaire de relancer un appel d’offres, car les travaux du volet design du projet sont maintenant terminés, a-t-on ajouté.
Rappelons qu’en janvier dernier, l’administration Plante avait dû autoriser une dépense supplémentaire de 570 000 $ pour le chantier de la réfection du chalet du parc La Fontaine, dont le coût total atteignait alors 4,5 millions.