Le cofondateur d’Équiterre s’occupera du virage écologique de la Ville de Montréal

L’écologiste Sidney Ribaux (à droite), lors du Monde Festival Montréal 2018, aux côtés du professeur François Delorme, expert du GIEC, et de Delphine Batho, ancienne ministre française de l’Écologie
Photo: Jacques Nadeau Archives Le Devoir L’écologiste Sidney Ribaux (à droite), lors du Monde Festival Montréal 2018, aux côtés du professeur François Delorme, expert du GIEC, et de Delphine Batho, ancienne ministre française de l’Écologie

Après 25 ans chez Équiterre, l’environnementaliste Sidney Ribaux deviendra directeur du Bureau de la transition écologique et de la résilience (BTER) de la Ville de Montréal, a annoncé la mairesse Valérie Plante jeudi matin. Il touchera un salaire annuel de 163 000 $.

Cofondateur d’Équiterre, Sidney Ribaux était directeur général de l’organisme depuis 1998.

« Quand on m’a présenté ce défi, j’ai été séduit par celui-ci. Je me suis dit que je pourrais peut-être être utile ailleurs qu’à Équiterre », a indiqué M. Ribaux au Devoir peu après l’annonce de sa nomination.

Selon lui, les villes ont un rôle important à jouer face aux enjeux environnementaux. Son objectif sera de faire de Montréal un exemple en cette matière, dit-il.

Par voie de communiqué, la mairesse Plante a précisé que M. Ribaux aura pour mandat de « générer de l’engouement, de l’adhésion et des actions concrètes et significatives dans le but de concrétiser un virage écologique notable » pour la métropole.

Sidney Ribaux signale deux enjeux importants sur lesquels le Bureau qu’il dirigera devra agir, soit les changements climatiques et la gestion des matières résiduelles, qu’il s’agisse de l’épineux problème du recyclage ou de la réduction des déchets en amont.

D’ailleurs, sa nomination survient au lendemain de l’annonce, par la mairesse Plante, d’un plan visant à interdire les contenants en styromousse et certains objets de plastique à usage unique à compter du printemps 2020.

Des solutions concrètes

 

M. Ribaux souligne que la population a besoin de solutions concrètes pour faire face aux enjeux climatiques, mais il estime que les élus montréalais ont déjà une bonne connaissance du dossier et qu’ils ne manquent pas d’idées à cet égard. « Mon rôle à la Ville sera d’articuler les objectifs et la vision et de travailler avec l’ensemble des intervenants à la Ville pour que les projets se réalisent. »

La Ville de Montréal compte 28 000 employés et une bureaucratie beaucoup plus lourde que celle d’Équiterre. Sidney Ribaux admet qu’il lui faudra apprendre à connaître l’appareil municipal « de l’intérieur ».

Sa nomination a été approuvée par le comité exécutif mercredi, et il entrera officiellement en poste le 13 mai prochain.

 

La présidente du conseil d’administration d’Équiterre, Hélène Dufresne, a salué la nomination de M. Ribaux. « Sidney est un pilier du mouvement environnemental canadien. Ce fut un immense plaisir de travailler avec lui ces dernières années. L’organisme qu’il a fondé avec cinq autres collègues il y a 25 ans continuera assurément de grandir. Nous poursuivrons notre travail auprès des différents ordres de gouvernement pour faire adopter des politiques publiques ambitieuses », a-t-elle indiqué.

C’est Colleen Thorpe, directrice des programmes éducatifs d’Équiterre, qui assumera l’intérim à la direction générale de l’organisme.

L’automne dernier, un autre cofondateur d’Équiterre, Steven Guilbeault, avait lui aussi quitté l’organisme pour poursuivre son travail de conseiller auprès de Cycle capital management, un gestionnaire de fonds en capitaux de risque voué aux technologies propres au Canada, ainsi qu’au sein de la firme de service-conseil spécialisée dans les enjeux d’économie verte et d’économie sociale Copticom. M. Guilbeault avait alors démenti les rumeurs voulant qu’il fasse le saut en politique pour être candidat pour le Parti libéral du Canada (PLC).

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