Le début de la fin de la saga du SRB Pie-IX

Montréal et l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) confieront les travaux de construction du projet de service rapide par bus (SRB) du boulevard Pie-IX à la firme EBC. L’entreprise de la région de Québec a décroché trois contrats totalisant près de 200 millions de dollars pour réaliser les travaux qui s’échelonneront sur quatre ans.
Lors de sa réunion hebdomadaire mercredi matin, le comité exécutif de la Ville de Montréal sera appelé à approuver l’octroi des trois contrats à EBC pour la construction des tronçons Nord, Centre et Sud du projet de SRB. À la suite des appels d’offres lancés en juin dernier, la firme EBC avait déposé des soumissions plus basses que celles de ses concurrents, parmi lesquels Eurovia Québec Grands Projets, Construction Bau-Val et Roxboro Excavation. La firme EBC, qui est établie à L’Ancienne-Lorette, a réalisé plusieurs grands projets, dont le prolongement du métro de Laval. Elle participe aussi à la construction du nouveau pont Champlain et à celle du Réseau express métropolitain (REM).
Les trois contrats octroyés à EBC totalisent 192 millions, mais l’ajout de divers frais, comme les contingences et les dépenses de la Commission des services électriques de Montréal, fait grimper la facture à 225 millions. Montréal et l’ARTM comptent aussi accorder contrats pour des services professionnels totalisant près de 40 millions.
Le SRB Pie-IX est un projet de longue haleine. Annoncé il y a près de dix ans, il a été reporté à quatre reprises. Cette voie réservée pour autobus s’étendra sur onze kilomètres, du boulevard Saint-Martin, à Laval, jusqu’à la station de métro Pie-IX, et comptera dix-sept stations. Le SRB devrait accueillir ses premiers passagers en 2022 et permettre 70 000 déplacements par jour alors que l’achalandage actuel est de 40 000 déplacements quotidiens.
Les travaux pour les trois tronçons réalisés par EBC débuteront en octobre pour se terminer en 2022. La circulation automobile sera maintenue dans les deux directions pendant le chantier, mais la capacité routière sera réduite, sauf pendant la période hivernale.
Le coût total du projet a été évalué à 393 millions, dont 30 millions seront consacrés à l’achat d’autobus. L’ARTM assumera 65 % de la facture et la Ville, 35 %. Montréal profitera du chantier pour élargir les trottoirs et les terre-pleins, planter des arbres et mettre à niveau ses réseaux d’aqueducs et d’égouts.
Quant au quatrième tronçon, celui de Jean-Talon, il est encore à l’étape des plans et devis. Ce segment devra d’ailleurs être planifié en coordination avec le prolongement de la ligne bleue du métro.
L’îlot Voyageur
Les élus devront également approuver mercredi matin l’achat par la Ville de l’îlot Voyageur sud au coût de 18 millions. Le site comporte un bâtiment vacant qui abritait autrefois le terminus d’autobus Voyageur. La Ville précise qu’elle achète le terrain de la Société québécoise des infrastructures (SQI) sans garantie. Le bâtiment est contaminé et pourrait être démoli. Selon les documents fournis aux élus, il s’agit d’une occasion « rare et exceptionnelle », compte tenu de la localisation du site et de son accès direct à la station de métro Berri-UQAM. Pour l’instant, toutefois, la Ville demeure vague quant à ses intentions, se limitant à dire que cet achat « permettra de développer un projet rassembleur et structurant pour la Ville ».
Lancé en 2005 par l’UQAM, le projet de l’îlot Voyageur devait accueillir des résidences étudiantes, mais il s’est finalement transformé en gouffre financier dans lequel 300 millions ont été engloutis. L’îlot situé au nord du site a depuis été transformé en logements avec une gare d’autocars au rez-de-chaussée.