Toujours plus de travaux à Montréal en 2018

Montréal augmente encore la cadence des travaux d’infrastructures. Elle entend dépenser 490 millions de plus que l’an dernier afin de remettre en état ses routes et son réseau d’aqueducs et d’égouts pour un total de 1,176 milliard en 2018.
En revanche, le nombre de kilomètres de voies cyclables créés ou réparés sera moins important que l’an dernier.
La Ville de Montréal a présenté lundi sa programmation de travaux pour l’année 2018. La voirie accaparera 542 millions, alors que les infrastructures et les usines d’eau représenteront des dépenses de 538 millions. Une somme de 96 millions sera consacrée aux grands projets.
Dans son dernier budget, Montréal avait augmenté de 1,1 % la taxe d’eau pour financer les importants travaux d’infrastructures nécessaires dans le réseau souterrain. Cette mesure avait fait bondir de 3,3 % en moyenne les taxes des Montréalais.
Le chantier de l’eau comprend non seulement le remplacement de conduites d’aqueducs et d’égouts, mais également des projets majeurs, comme la remise en service du réservoir Rosemont ou la sécurisation de la prise d’eau de l’usine Atwater.
Les cônes orange
Outre le mégachantier Turcot et celui du pont Champlain, plusieurs secteurs de la ville souffriront particulièrement de l’invasion des cônes orange, dont Ville-Marie et Le Plateau-Mont-Royal.
De grands chantiers de voirie seront lancés ou poursuivis en 2018, parmi lesquels ceux de la rue Sainte-Catherine Ouest, de la rue Saint-Hubert, de la rue Saint-Denis, entre les rues Jean-Talon et Jarry, et du Service rapide par bus (SRB) du boulevard Pie-IX.
L’administration dit vouloir prêter une attention particulière à la synchronisation des chantiers dans l’espoir de réduire les inconvénients pour les automobilistes.
La Ville introduira aussi un moratoire qui interdira aux réseaux techniques urbains (RTU), tels qu’Hydro-Québec, Vidéotron ou Énergir, d’éventrer une rue qui viendrait de faire l’objet de travaux de réfection, et ce, sur une période de cinq ans. Des frais seront imposés aux entreprises qui n’auront pas profité des chantiers de la Ville pour effectuer leurs travaux. Une politique en ce sens devra être approuvée par les élus du conseil municipal le 23 avril prochain.
Transports actifs
L’administration de Valérie Plante entend réhabiliter 33 kilomètres de voies cyclables, une baisse par rapport à l’an dernier puisque, en 2017, ce sont 59 kilomètres qui avaient été retapés ou aménagés.
La responsable du transport actif au comité exécutif, Marianne Giguère, a expliqué que la nouvelle administration voulait privilégier des aménagements plus sécuritaires que de simples bandes cyclables peintes au sol.
Dans le passé, certaines de ces bandes cyclables ont été dessinées dans les zones d’emportiérage, a signalé Mme Giguère : « Quitte à en faire moins [de voies cyclables], on va en faire de meilleures. On va travailler sur la qualité parce que notre objectif, c’est d’inciter plus de gens à faire du vélo. »
Piétons et cyclistes
L’administration souhaite d’ailleurs intégrer les piétons et les cyclistes dans la réflexion sur la configuration des rues et des intersections qui font l’objet de travaux. Elle prépare aussi le réseau express vélo promis par Projet Montréal en campagne électorale qui se déploiera sur sept grands axes routiers.
En 2018, une première vélorue verra le jour rue Saint-André, entre l’avenue Laurier et la rue Cherrier, ce qui représente une dépense de 26 millions sur trois ans.
L’opposition à l’Hôtel de Ville, dirigée par Lionel Perez, s’est étonnée que l’administration n’ait pas donné suite à deux promesses phares de Projet Montréal, soit la création d’une brigade des chantiers destinée à s’assurer de la qualité des travaux et celle d’une escouade mobilité pour surveiller les chantiers.