Les transports au cœur de la première rencontre entre Plante et Coiteux

De passage à l’hôtel de ville de Montréal mardi matin, le ministre responsable de la Métropole, Martin Coiteux, a rencontré la nouvelle mairesse désignée de Montréal, Valérie Plante. La question des transports s’est retrouvée au cœur des discussions, et le ministre a soutenu que Québec était disposé à étudier le projet de ligne rose du métro cher à la nouvelle mairesse.
« Il y a des projets immédiats comme le REM [Réseau électrique métropolitain], un projet fantastique aussi pour l’ensemble du Québec, et la ligne bleue, qui est tout à fait imminente pour nous. Mais comme on s’est dit, parlant spécifiquement des projets de ligne rose ou d’autres stations de métro dans le futur, on ne va pas s’interdire d’imaginer le futur du transport collectif à Montréal. Donc, ces projets vont obtenir toutes les études nécessaires », a expliqué le ministre Coiteux aux journalistes à l’issue de la rencontre.
De son côté, Mme Plante a soutenu qu’il lui faudrait travailler avec les représentants de l’Agence régionale de transport de Montréal (ARTM), les autres élus de la Communauté métropolitaine de transport (CMM) et la Société de transport de Montréal (STM) « pour arriver avec un projet qui est plus documenté, plus attaché, pour ensuite faire des demandes auprès de Québec et auprès d’Ottawa ». « Le plus tôt sera le mieux », a-t-elle dit.
Au sujet des 300 autobus que la chef de Projet Montréal souhaite mettre sur la route rapidement, le ministre a indiqué qu’une rencontre serait organisée avec le ministre des Transports, André Fortin, pour en discuter. « Je vais certainement assister à cette rencontre parce que je vois mon rôle de ministre responsable de la Métropole comme un facilitateur, quelqu’un qui puisse sensibiliser mes collègues aux enjeux de Montréal et aux priorités de l’administration montréalaise », a indiqué le ministre.
Le ministre a par ailleurs précisé que des sommes en matière d’habitation seraient bientôt transférées à la métropole afin que Montréal puisse développer ses propres programmes. Rappelons qu’en campagne électorale, Valérie Plante avait promis la construction de 12 000 logements sociaux et abordables dans les quatre prochaines années.
Ouverture à Québec
À l’Assemblée nationale, les élus se sont bien gardés de tourner en ridicule la promesse de la mairesse Valérie Plante d’aménager une ligne de métro rose à Montréal.Le ministre des Transports, André Fortin, a invité les élus de la région métropolitaine à dresser — de concert avec l’ARTM — leur liste de « priorités » parmi les projets de transport collectif évoqués en campagne électorale : aménagement de la ligne rose à Montréal, prolongement de la ligne orange à Laval ou de la ligne jaune à Longueuil…
« Plusieurs des maires élus ont fait de la mobilité un de leurs enjeux principaux de la campagne. Je pense que ça reflète bien ce que la population veut sur le plan du développement du transport en commun », a-t-il déclaré dans une mêlée de presse mardi après-midi. « C’est une priorité qui est partagée au gouvernement du Québec et des investissements importants [sont prévus] tant de notre part que de la part du gouvernement fédéral à ce niveau-là. »
Le Parti québécois et la Coalition avenir Québec se disent aussi prêts à étudier sérieusement le projet de ligne rose. « C’est certain qu’un gouvernement Projet Montréal à Montréal et un gouvernement du Parti québécois à Québec, ça va vouloir dire une énergie nouvelle entre autres pour le transport en commun, l’habitation sociale et tout le reste », a déclaré le chef péquiste Jean-François Lisée à moins d’un an des prochaines élections générales québécoises.
Toutefois, ni lui ni son adversaire caquiste François Legault n’ont promis mardi d’appuyer financièrement la ligne rose de la mairesse de Montréal s’ils se voient confier le pouvoir le 1er octobre 2018. « Il faut analyser le projet. Il faut regarder l’ensemble du portrait. Il faut regarder les coûts des différents scénarios, rose, bleue ou peu importe la couleur, évaluer le trafic, donc le volume. Voir aussi quelle sera la contribution du gouvernement fédéral, parce que ce sont des projets qui sont très coûteux », a déclaré M. Legault.
Ligne bleue
D’autre part, M. Fortin s’est engagé à « peser sur l’accélérateur » sur d’autres lignes, notamment la ligne bleue du métro de Montréal. L’ARTM a donné sa bénédiction il y a deux mois à l’ajout de cinq nouvelles stations à l’est de Saint-Michel : Pie-IX, Viau, Lacordaire, Langelier et Anjou. Le Conseil des ministres doit statuer sur le sort du projet.« Tout ce qu’on veut, c’est une date. À quand on va prendre le métro jusque dans l’Est ? » a demandé la députée péquiste Caroline Poirier, mais en vain.
Québec disposé à analyser la ligne rose
Bien que le gouvernement du Québec ait d’autres priorités en matière de transport, il est disposé à étudier le projet de ligne rose du métro promis par Valérie Plante en campagne électorale. À l’issue de sa première rencontre de travail avec la mairesse désignée de Montréal mardi matin, le ministre responsable de la Métropole, Martin Coiteux, a rappelé que le gouvernement réaliserait d’abord le Réseau électrique métropolitain (REM) et le prolongement de la ligne bleue du métro. « Mais on ne va pas s’interdire d’imaginer le futur du transport collectif à Montréal. Donc, ces projets vont obtenir toutes les études nécessaires », a-t-il dit. De son côté, Valérie Plante s’est engagée à fournir au gouvernement des études détaillées sur le projet de ligne de métro de 29 stations reliant Montréal-Nord à Lachine.
Jeanne Corriveau