Valérie Plante dénonce l’opacité des dépenses du 375e de Montréal

Montréal c’est électrique, qui a organisé la course de Formule E, n’est pas assujettie à la Loi sur l’accès à l’information, bien que d’importants fonds publics y aient été investis. 
Photo: Ryan Remiorz La Presse canadienne Montréal c’est électrique, qui a organisé la course de Formule E, n’est pas assujettie à la Loi sur l’accès à l’information, bien que d’importants fonds publics y aient été investis. 

Les organismes à but non lucratif (OBNL) à qui Montréal confie l’organisation d’événements comme les célébrations du 375e anniversaire de Montréal ou la course de Formule E devraient être tenus de rendre des comptes aux Montréalais de façon régulière, estime la candidate à la mairie Valérie Plante.

La chef de Projet Montréal a promis que, si son parti est porté au pouvoir le 5 novembre, elle rendra publiques sans tarder les dépenses faites par la Société du 375e, qui a reçu 125 millions en fonds publics d’Ottawa, de Québec et de Montréal. À cela s’ajoutent les dépenses liées aux legs du 375e, qui portent les dépenses à 1 milliard de dollars pour ces célébrations.

« Trou noir »

Tout comme Montréal c’est électrique, qui a organisé la course de Formule E en juillet denier dans les rues du centre-ville, la Société du 375e n’est pas assujettie à la Loi sur l’accès à l’information, bien que d’importants fonds publics y aient été investis. « On n’a pas d’indication qui nous dit que l’argent a été mal dépensé, mais ce qu’on entend, c’est que les Montréalais se demandent où le milliard de dollars est allé. On ne sait même pas s’il y a eu des dépassements de coûts. C’est un grand trou noir », a expliqué la chef de Projet Montréal mardi matin, en promettant d’y remédier si elle devient mairesse.

Après les élections

 

« On se pose la question : est-ce que créer un organisme chaque fois qu’on a un événement, c’est une bonne pratique également ? », dit Valérie Plante. Elle croit que ces OBNL devraient être soumis à la Loi sur l’accès à l’information et faire preuve de plus de transparence en rendant des comptes de façon régulière lorsque des fonds publics sont investis.

La Société du 375e anniversaire signale que, si elle n’a pas à se soumettre à la Loi sur l’accès à l’information, c’est que la majorité du financement qu’elle reçoit ne provient pas de la Ville.

La Société du 375e entend faire un bilan préliminaire de ses états financiers au mois de décembre, a indiqué Isabelle Pelletier, porte-parole de l’organisme. Les états financiers plus complets pour l’année 2017 se retrouveront dans le rapport annuel qui, lui, sera publié en 2018. Les informations de nature financière risquent d’être plutôt sommaires si on se fie à celles figurant dans le rapport annuel de 2016. Et ces données ne seront accessibles qu'après les élections du 5 novembre.

Rappelons que, dans le cas de Montréal c’est électrique, à qui la Ville a consenti 24 millions, le maire Denis Coderre a refusé de dévoiler le nombre de billets distribués gratuitement lors de l’événement. On ignore aussi quelle part de la marge de crédit de 10 millions obtenue de la Ville par l’organisme a été utilisée. Le bilan définitif ne sera connu qu’après les élections, a admis l’OBNL récemment.

« Pas de cachettes »

Le maire n’a pas commenté le cas spécifique de la Société du 375e mais, lorsque questionné au sujet de Montréal c’est électrique par la chef de l’opposition lundi lors de l’assemblée du conseil municipal, il a nié vouloir dissimuler de l’information.

« Il n’y en a pas, de cachettes, depuis le début, a rétorqué le maire Coderre. Ce fut un événement majeur auquel 45 000 personnes ont participé et qu’on va retrouver l’année prochaine. […] Si on veut qualifier notre administration, on pourra parler de transparence. Concernant la Formule E, on a voté sur l’ensemble des montants, incluant vous-même. […] Il n’y a pas de surprise. Il n’y a pas de nouvelles dépenses. »

« Comme dans tout organisme, il y a un rapport qui sera rendu public et on prendra les décisions qui s’imposent. On va attendre le rapport. Il sera soumis à une vérification », a-t-il assuré.

Legs du 375e

 

La controverse a aussi affecté certains legs du 375e anniversaire de Montréal — qui ne relèvent pas de la société à but non lucratif —, qui ont soulevé la controverse au cours de la dernière année. Parmi eux figure la promenade Fleuve-Montagne, un parcours de 3,8 kilomètres reliant le mont Royal au centre-ville réalisé au coût de près de 50 millions. Les Escales découvertes, qui ont mené à l’installation de 27 bancs de granit dans le parc du Mont-Royal au coût de 3,4 millions, ont fait couler beaucoup d’encre.

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