L’administrateur du SCFP prend le contrôle du syndicat des cols bleus

La tutelle survient deux semaines après que le directeur du SCFP, Marc Ranger, eut été bousculé par Chantal Racette.
Photo: Annik MH de Carufel Le Devoir La tutelle survient deux semaines après que le directeur du SCFP, Marc Ranger, eut été bousculé par Chantal Racette.

Au lendemain de la mise en tutelle du syndicat des cols bleus de Montréal, l’administrateur nommé par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a pu accéder, mercredi, aux bureaux de la section locale 301. La veille, Denis Régimbald s’était heurté au refus des cols bleus de le laisser entrer.

Le SCFP a dû s’adresser à la Cour supérieure et demander une injonction provisoire pour arriver à ses fins. Dans une déclaration sous serment citée dans le jugement de la Cour supérieure rendu mardi en fin de journée, le tuteur nommé par le SCFP, Denis Régimbald, a expliqué s’être présenté mardi matin vers 9 h 30 aux bureaux de la section locale 301, avenue Papineau, en compagnie de deux huissiers, afin de communiquer la décision de la centrale syndicale de placer le syndicat sous tutelle. Or, le secrétaire-trésorier du syndicat, Jacques Rochon, et le secrétaire archiviste Michel Jeannotte leur ont refusé l’accès aux locaux, a indiqué M. Régimbald.

Dans sa décision, la juge Johanne Mainville a souligné que le tuteur nommé par le SCFP était en droit d’exercer le contrôle des affaires du syndicat des cols bleus et qu’il y avait urgence d’agir compte tenu de la détérioration de la situation au sein du syndicat et d’une « escalade de la tension et des actes d’intimidation ».

La Cour a donc ordonné aux dirigeants syndicaux de cesser d’entraver l’exécution de la tutelle et de remettre au nouvel administrateur le contrôle complet des affaires du syndicat.

Le tribunal a aussi autorisé le SCFP à faire appel aux forces policières, si nécessaire, pour faire respecter le jugement.

Lisez la décision de la Cour supérieure du Québec.

 

 

Denis Régimbald n’a pas eu besoin de policiers lorsqu’il s’est présenté sur les lieux mercredi matin. Cette fois, il a pu entrer dans les bureaux du syndicat sans entrave. « Tout s’est bien déroulé ce matin. Il n’y a pas eu de grabuge », a-t-il dit à TVA à sa sortie des locaux de l’avenue Papineau.

Rappelons que le SCFP national a placé le syndicat des cols bleus de Montréal sous tutelle en raison d’importants problèmes de fonctionnement au sein de l’organisation syndicale. Plusieurs événements ont envenimé le climat dans les rangs syndicaux, dont l’installation de GPS dans les voitures personnelles de deux directeurs du syndicat sur ordre de la présidente Chantal Racette, qui voulait connaître leurs déplacements.

La décision du SCFP d’imposer la tutelle survient deux semaines après que le directeur québécois du SCFP, Marc Ranger, eut été bousculé par Chantal Racette et d’autres cols bleus lors d’un congrès tenu à Québec le 18 mai dernier.

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