Le mont Royal sur la liste des sites du patrimoine mondial de l’UNESCO?

La liste du patrimoine mondial de l’UNESCO compte 1007 sites et biens patrimoniaux et 18 d’entre eux sont situés au Canada.
Photo: Hussein Abdallah / CC La liste du patrimoine mondial de l’UNESCO compte 1007 sites et biens patrimoniaux et 18 d’entre eux sont situés au Canada.

La Ville de Montréal se dit ouverte à l’idée de soumettre la candidature du mont Royal pour qu’il figure au patrimoine mondial de l’UNESCO.

En août dernier, la ministre fédérale de l’Environnement, Catherine McKenna, avait lancé une invitation aux Canadiens afin qu’ils proposent des sites présentant une valeur culturelle, historique ou naturelle afin de les ajouter à la liste indicative canadienne.

Montréal songe à proposer le site patrimonial du Mont-Royal. « C’est une très bonne idée », a commenté le responsable des grands parcs au comité exécutif de la Ville, Réal Ménard. « Il y a eu des rencontres avec le Service des grands parcs. On est ouverts à regarder ça. Tout ce qui permet de célébrer le mont Royal […] c’est une bonne idée. »

M. Ménard convient qu’un tel statut imposerait des obligations supplémentaires de préservation, mais il se dit prêt à examiner la question.

Héritage Montréal voit d’un bon oeil la candidature du mont Royal sur la liste canadienne et travaille avec la Ville sur ce projet. « Le Patrimoine mondial de l’UNESCO est un exercice très exigeant. Il faut penser à la valeur universelle exceptionnelle, l’authenticité, l’intégrité et la solidité du système de protection et gestion. On est loin du concours de popularité, d’utilité ou de beauté que beaucoup imaginent », explique Dinu Bumbaru, directeur des politiques à Héritage Montréal.

La Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO compte 1007 sites et biens patrimoniaux et 18 d’entre eux sont situés au Canada. Parmi eux figurent le Vieux-Québec, le parc des montagnes Rocheuses et le canal Rideau.

Arbres abattus

 

Montréal compte par ailleurs se doter de nouvelles règles pour encadrer les événements publics sur le mont Royal. Réal Ménard a confirmé que la tenue d’une compétition de la Coupe du monde de ski de fond au pied de la montagne en mars dernier, un événement organisé par Gestev, avait entraîné l’abattage d’arbres sur le site, comme le révélait Le Devoir dans son édition de mercredi.

« Il y a eu des arbres qui ont été coupés sans autorisation, a indiqué M. Ménard. On est en négociations avec les organisateurs pour discuter de compensations. »

Malgré cet abattage d’arbres, M. Ménard n’est pas prêt à interdire ce type d’événement à l’avenir. « Au total, la Ville de Montréal est plutôt satisfaite de l’événement. À l’avenir, il y a peut-être des choses qu’on ferait différemment en matière d’occupation de l’espace. »

La Ville a d’ailleurs demandé au Bureau du Mont-Royal de préparer une nouvelle politique pour la gestion des événements publics sur la montagne, avant et après la délivrance des permis d’autorisation.

Rappelons qu’en 2015, de nombreuses incivilités avaient été observées dans le parc, ce qui avait obligé la Ville à mettre en place des mesures pour réduire les comportements délinquants.

« Notre approche, c’est qu’il y a cinq millions de personnes qui fréquentent le mont Royal. […] On veut qu’elles s’y sentent bienvenues, mais on veut aussi un équilibre entre l’accessibilité et le respect de l’écosystème qui est fragile », a dit M. Ménard.

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