Le plan d’électrification de Coderre vivement critiqué

La Ville compte obliger les fournisseurs à électrifier l’ensemble de leur flotte d’ici 2020.
Photo: Jacques Nadeau Archives Le Devoir La Ville compte obliger les fournisseurs à électrifier l’ensemble de leur flotte d’ici 2020.

Aussitôt annoncé, le plan d’électrification de la flotte de voitures en libre-service (VLS) de l’administration Coderre a été vivement critiqué par les fournisseurs en service à Montréal et par l’opposition.

À la lumière d’un appel d’intérêt international lancé en juin 2015, la Ville a élaboré un plan qui obligera les fournisseurs de services de VLS à électrifier progressivement l’ensemble de leur flotte. En décembre 2016, la part de voitures électriques devra être de 15 % pour grimper jusqu’à 100 % d’ici la fin de 2020. De plus, 20 % des voitures devront pouvoir accueillir quatre passagers et plus.

Montréal autorisera aussi à compter de cet été les voitures électriques dans Ville-Marie, un arrondissement jusque-là interdit aux VLS. Lorsque l’encadrement réglementaire sera adopté par le conseil municipal en août prochain, les entreprises se partageront « équitablement » les 800 vignettes universelles disponibles. Le nombre de ces vignettes atteindra 1000 en 2018.

En parallèle, 1000 bornes de recharge seront installées sur le territoire montréalais, soit une cinquantaine dès cet été dans Ville-Marie, puis dans les autres arrondissements. Ces bornes pourront aussi être utilisées par le grand public.

 

L’administration Coderre privilégiera un système à plusieurs fournisseurs plutôt qu’un monopole. « Il n’a jamais été question de monopole », a assuré le maire Coderre, qui avait été critiqué pour avoir rencontré à deux reprises le p.-d.g. de Bolloré, fournisseur du service parisien Autolib’.

Accueil mitigé

 

« On apprécie l’effort, mais on croit que la Ville doit retourner à la table à dessin parce qu’elle est déjà dépassée par les événements », a commenté Marco Viviani, directeur du développement à Communauto. Le service Auto-Mobile comptera sous peu 75 voitures électriques et cet été, 1000 VLS rouleront à Montréal, soit 200 de plus que le seuil imposé par la Ville, a-t-il signalé.

Pour sa part, Car2go, qui gère une flotte de Smart à essence, reproche à la Ville de vouloir enfermer un service qui fonctionne et qui ne coûte rien à la Ville dans un cadre trop rigide. « À court terme, ça veut dire que des remorqueuses à essence vont déplacer des voitures électriques parce que le plan a plusieurs failles », a indiqué Jérémi Lavoie, directeur général de Car2go Montréal. Selon lui, le nombre de bornes sera largement insuffisant pour répondre à la demande.

Le conseiller de Projet Montréal Craig Sauvé estime que la Ville ne devrait pas limiter le nombre de vignettes universelles. « On a étouffé l’innovation depuis trois ans », a-t-il dit.

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