
Aglukkaq signe l’arrêté empêchant le rejet d’eaux usées à Montréal jusqu’en novembre

Malgré les protestations du maire Denis Coderre, la ministre fédérale de l’Environnement, Leona Aglukkaq, a signé vendredi l’arrêté ministériel interdisant à la Ville de Montréal de procéder au déversement d’eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent.
La nouvelle est tombée en début de soirée vendredi. L’arrêté provisoire ordonne à la Ville « de ne pas rejeter les eaux usées non traitées avant le 3 novembre 2015 afin de permettre un examen scientifique des documents et renseignements ».
Dans une lettre adressée au maire Coderre, la ministre Aglukkaq réitère que la Ville n’a pas fait d’études sur les répercussions possibles du déversement de huit milliards de litres d’eaux usées dans le fleuve.
« Je prends note de vo tre volonté de résoudre cette question d’ici le 23 octobre, ajoute Mme Aglukkaq. Toutefois, ce délai est trop court pour permettre la réalisation d’un examen scientifique indépendant. »
Inapproprié et abusif
Plus tôt dans la journée, le maire Coderre avait fait parvenir à la ministre son point de vue sur la signature possible d’un arrêté. Il avait qualifié d’« inapproprié et abusif » le recours à une telle procédure.
Dans sa missive, le maire rappelait que le Règlement fédéral sur les effluents des systèmes d’assainissement des eaux usées autorisait des déversements temporaires lorsque des travaux de construction ou d’entretien sont effectués dans les systèmes d’assainissement des eaux.
Refuser d’accorder une autorisation à la Ville de Montréal ne serait pas dans l’intérêt public ni dans l’intérêt de l’environnement, a fait valoir M. Coderre, qui évoquait l’augmentation du risque de bris d’équipement et l’incapacité pour la Ville de traiter par son système d’épuration des dizaines de milliers de tonnes de neige usée cet hiver.
« Dans les circonstances, la prise d’un arrêté ministériel nous apparaîtrait déraisonnable. L’organisation de ces travaux est complexe et le début des travaux prévu pour le 18 octobre a déjà été retardé et a occasionné de nombreuses difficultés », a écrit le maire, en réitérant son souhait qu’Ottawa rende sa décision avant le 23 octobre afin d’éviter que les travaux soient retardés d’un an.
La décision de la ministre de faire appel à un « expert indépendant » étonnait aussi M. Coderre : « Nous sommes surpris que vous souhaitiez faire appel à un expert indépendant puisque votre ministère a déjà à son service de nombreux scientifiques dont le domaine d’expertise est directement en lien avec la santé du fleuve. »
Rappelons que la Ville de Montréal comptait effectuer des travaux dans l’intercepteur Sud-Est afin de construire une nouvelle chute et procéder à l’entretien de l’infrastructure. Ce chantier, qui a obtenu l’aval du ministère québécois de l’Environnement, nécessite l’assèchement de l’intercepteur, ce qui devait entraîner le rejet de huit milliards de litres d’eaux usées dans le fleuve pendant sept jours à compter de dimanche, veille du scrutin fédéral.
L’arrêté provisoire sera effectif jusqu’au 2 novembre, a précisé Leona Aglukkaq.
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Yves Corbeil - Inscrit 16 octobre 2015 14 h 07
Petite politique
De l'Atlantique au Pacifique. Le plus triste c'est que probablement ni un ni l'autre des intervenants gouvernementaux ne se soucie d'écologie et de santé, ils sont tous des pros défenseurs d'économies.
Après avoir congédier, réduit et neutraliser les scientifiques qu'ils restent dans les organismes gouvernementaux, vers qui les citoyens peuvent-ils se tourner pour avoir le vrai portrait d'une situation du genre. Même chose avec tous les gens qui s'occupe de salubrité au Canada.
Un autre example hier matin dans les journaux, éclosion de salmonelloses dans huit provinces au Canada dont le Québec. Les volailles, le boeuf, le lait, les oeufs et les fruits.
Vous ne pensez pas, qu'à force de couper partout la situation devient de plus en plus critique dans tous les domaines. La recherche de profits et de performances au détriment de la santé des gens c'est inacceptable. On est pas dans un pays sous-développé bout de viarge.
Alexis Lamy-Théberge - Abonné 16 octobre 2015 14 h 31
Sérieusement
Ces gens sont "élus" pour nous représenter, et sérieusement, croient-ils réellement que ces chicanes de poulailler, qui semblent accaparer l'essentiel du précieux temps d'une grande partie de ces gens, aient un quelconque intérêt pour les citoyens?
Laissons-les sur une île pour leur jeu de rôle grandeur nature, et reprenons le contrôle de nos institutions...