Le vérificateur général constate des lacunes dans le plan d’urgence

Le rapport du vérificateur général Jacques Bergeron compte 605 pages.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir Le rapport du vérificateur général Jacques Bergeron compte 605 pages.

La Ville de Montréal a élaboré des mesures d’urgence en cas de sinistre, mais elle ne dispose pas de plan adéquat si un événement majeur affectait ses propres opérations, a constaté le vérificateur général de la Ville, Jacques Bergeron, dans son rapport annuel rendu public lundi.

Déposé au conseil municipal lundi après-midi, le rapport du vérificateur général compte 605 pages. Jacques Bergeron s’est notamment penché sur la gestion des ententes d’achats, la collecte et le transport des matières recyclables par les cols bleus, le Technoparc Montréal et l’entretien des bornes d’incendie.

Un des chapitres baptisé « Gestion de la continuité des affaires » s’attarde aux mesures mises en place par la Ville en cas de sinistre dans plusieurs services, dont le Service de sécurité incendie (SIM), la Direction de l’eau potable (DEP), le Service des technologies de l’information (STI) et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

En cas d’événement majeur, si des opérations critiques devaient été interrompues, les services de la Ville devraient être en mesure de reprendre leurs activités dans un autre lieu à l’intérieur d’un délai raisonnable. Pour cela, des procédures doivent être préétablies.

Or, constate M. Bergeron, la Ville « ne dispose pas des mesures nécessaires lui permettant de faire face aux risques de sinistres affectant ses opérations, en particulier les activités essentielles ». Les quatre services précédemment cités présentent des lacunes importantes. « Advenant un sinistre qui affecterait les opérations essentielles, il est sans équivoque que la Ville devrait recourir à des actions improvisées », écrit-il.

À titre d’exemple, le vérificateur général souligne que, pour se préparer à une possible pandémie du H1N1 en 2009-2010, le SIM avait développé un plan pour assurer la continuité de ses opérations avec un personnel réduit, mais il n’a pas été mis à jour par la suite. Il recommande donc à la direction générale de la Ville de remédier à la situation.

Bornes d’incendie

Jacques Bergeron a aussi examiné la gestion de l’entretien des bornes d’incendie. Le territoire de l’agglomération Montréal compte 31 000 bornes, dont une majorité se trouvent sur le domaine public.

Le SIM sait où ses bornes sont situées, mais il ne dispose pas toujours d’informations précises sur leur état réel et le débit d’eau, qui doit être de 1500 litres/minute pendant au moins 30 minutes. Le vérificateur général a noté des failles dans les communications entre le Service, les arrondissements et les villes liées.

Jacques Bergeron observe d’ailleurs des lacunes importantes dans Ville-Marie concernant le débit des bornes d’incendie, une situation jugée préoccupante compte tenu du caractère névralgique de cet arrondissement.

Technoparc

 

Le rapport du vérificateur consacre aussi un chapitre à Technoparc Montréal, un organisme à but non lucratif ayant notamment pour mission d’assurer le développement du parc industriel de Saint-Laurent. Entre 2013 et 2017, Montréal prévoit verser 13 millions à cet organisme.

Dans son rapport, le vérificateur observe plusieurs accrocs aux règles d’éthique au sein du conseil d’administration et des failles importantes en matière de gouvernance, la Ville n’ayant désigné aucun responsable pour effectuer le suivi de l’utilisation des subventions. Le vérificateur a aussi épluché les dépenses du personnel, passé en revue le contrat de travail du p.-d.g. et examiné la vente de terrains effectuée par l’organisme.

Le rapport du vérificateur fera l’objet d’une plénière ce mardi au conseil municipal. En après-midi, Jacques Bergeron le présentera en conférence de presse.

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