Montréal à la rescousse des commerçants

Les commerçants montréalais traversent des moments difficiles. Pour leur venir en aide, la Ville de Montréal entend consacrer 40,5 millions de dollars au cours de la prochaine décennie à la stimulation des activités commerciales. Un montant de 14 millions servira à rendre moins pénibles les chantiers de construction.
La Plan commerce dévoilé vendredi par le maire Denis Coderre préconise la relance du programme PRAM-Commerce, qui avait pris fin en 2012. Un montant de 15,4 millions y sera consacré et permettra la rénovation de commerces sur 20 artères commerciales de l’agglomération.
Le programme permettra notamment aux propriétaires d’immeubles commerciaux de bénéficier d’un soutien financier maximal de 33 000 $ pour la rénovation de leur bâtiment.
Les chantiers
La création du programme PRAM-Artères en chantier constitue l’autre grand volet du plan de l’administration Coderre. Ce programme sera doté d’une enveloppe de 13,9 millions destinée à améliorer le sort des sept artères commerciales qui devront composer avec des chantiers de construction d’ici 2024, parmi lesquelles la rue Saint-Denis. « On veut transformer une situation négative en opportunité, a répété Denis Coderre. C’est clair qu’on ne veut pas revivre la situation de l’avenue du Parc ni celle du boulevard Saint-Laurent. »
La Ville versera une somme de 4,7 millions aux sociétés de développement commercial (SDC) existantes et à celles qui pourraient voir le jour. Un montant de 1,5 million financera des activités de promotion.
« C’est une profession de foi envers le commerce de proximité », a indiqué le maire Coderre, qui était accompagné du ministre responsable de la région de Montréal, Robert Poëti, puisque Québec accorde une aide de 9,5 millions.
La rue Sainte-Catherine, qui doit faire l’objet d’un ambitieux projet de réaménagement, bénéficiera d’un programme distinct qui sera dévoilé la semaine prochaine par l’administration.
Effet pervers ?
Ces investissements suffiront-ils à contrer la concurrence du commerce en ligne et l’attrait des complexes commerciaux en périphérie de Montréal ? « Non, mais c’est un pas dans la bonne direction », reconnaît Glenn Castanheira, conseiller spécial en matière de commerce au cabinet de l’opposition.
S’il salue le retour de PRAM-Commerce, M. Castanheira rappelle que ce programme de rénovation comporte un effet pervers : « L’aspect négatif, comme on l’a vécu sur le boulevard Saint-Laurent et ailleurs, c’est qu’on vient faire exploser la valeur de l’immeuble et, par le fait même, les taxes. Et généralement, c’est le commerçant qui paie ces taxes. […] Il va falloir qu’on trouve des solutions à ça. »