Richard Bergeron se défend

Les tensions étaient vives en 2011 au cabinet de la 2e opposition à l’Hôtel de Ville de Montréal. Accusé de harcèlement psychologique par une ex-employée, l’ancien chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, a soutenu devant la Commission des relations du travail (CRT) mardi que la plaignante, Militza Jean, se querellait souvent avec les autres membres du personnel. S’il l’a congédiée en décembre 2011, c’est parce que le lien de confiance avec son employée avait été rompu, a-t-il affirmé.
Embauchée par Projet Montréal lors de la campagne électorale de 2009, Mme Jean accuse le directeur de cabinet de Projet Montréal, Joël Simard-Ménard, de même que son ancien employeur, Richard Bergeron, de harcèlement psychologique et de congédiement injustifié. Elle leur reproche également d’avoir eu une conduite vexatoire à son endroit.
Lors de son témoignage, M. Bergeron — qui a quitté Projet Montréal pour siéger au comité exécutif de Denis Coderre — s’est défendu d’avoir été méprisant. Il a rappelé qu’après le scrutin de 2009, il avait imposé l’embauche de Mme Jean à son nouveau chef de cabinet. À maintes reprises, il s’est porté à sa défense, a-t-il dit.
Il a soutenu être intervenu auprès de M. Simard-Ménard lorsque Mme Jean et la conseillère Josée Duplessis s’étaient plaintes du ton dur employé par le directeur de cabinet.
Des tensions
Au fil des mois, la situation s’est détériorée au sein du cabinet. Des employés auraient rapporté que Mme Jean « criait à tout le monde au bureau », mais M. Bergeron affirme n’avoir jamais été témoin de telles scènes. « Dès que j’étais là, c’était le calme plat », a-t-il dit.
Conscient des tensions, M. Bergeron affirme avoir eu recours à l’humour « pour calmer le jeu ». Il a toutefois reconnu avoir fait une « mauvaise blague » lorsque Militza Jean a insisté pour qu’il accepte de participer à une fête polonaise. Il a lancé : « Je n’irai pas, les Polonaises ont du poil sur les jambes. »
Niant avoir eu une attitude raciste à l’endroit de Mme Jean, Richard Bergeron a plutôt fait valoir que celle-ci invoquait souvent le fait qu’elle est noire pour se plaindre du traitement qu’on lui infligeait.
Il a également remis en question les compétences de Mme Jean, relatant la fois où l’ancienne employée avait retouché un texte qu’il avait rédigé. « J’étais furax. J’ai dit : “ Militza, tu ne touches plus jamais à mes textes ”, a-t-il souligné. J’ai réalisé que Mme Jean était totalement incapable d’analyse technique. Elle ne fonctionnait qu’à l’émotion. »
Lorsque l’avocat lui a demandé s’il avait eu une attitude inappropriée à l’endroit de Mme Jean, M. Bergeron a qualifié ces allégations d’« ignobles ». Il a relaté que jusqu’au printemps 2011, leurs deux familles étaient proches et que Mme Jean était venue une douzaine de fois chez lui avec ses enfants. Selon lui, c’est plutôt son ex-employée qui aurait tenu des propos déplacés.
Richard Bergeron avance que le lien de confiance s’est brisé le 16 décembre 2011 lorsqu’il a reçu de Militza Jean le verbatim d’une conversation qu’il avait eue avec elle, ce qui laissait croire qu’elle l’avait enregistré à son insu.
Deux jours avant Noël, il lui annonce qu’il résilie son contrat et offre l’équivalent de 22 semaines de salaire. « On voulait que les choses se passent bien. On ne voulait pas de scandale dans les journaux. » Or, Mme Jean arejeté cette proposition et a déposé une plainte pour harcèlement psychologique.
Les audiences se poursuivent jeudi avec le témoignage de Joël Simard-Ménard.