Le golf Meadowbrook sera protégé

Le terrain du golf Meadowbrook chevauche l’arrondissement de Lachine et la ville de Côte-Saint-Luc.
Photo: Source S.O.S. Meadowbrook Le terrain du golf Meadowbrook chevauche l’arrondissement de Lachine et la ville de Côte-Saint-Luc.

Malgré une poursuite de 44 millions de dollars intentée par un promoteur, la Ville de Montréal protégera le site Meadowbrook de tout développement immobilier. Dans le Schéma d’aménagement et de développement de l’agglomération de Montréal qui sera adopté sous peu, la Ville entend accorder au site le statut d’espace vert ou récréatif.

« Gouverner, c’est choisir. On a pris une décision. Je veux qu’on augmente le pourcentage des espaces verts sur le territoire de Montréal », a indiqué le maire Denis Coderre jeudi.

Le terrain du golf Meadowbrook chevauche l’arrondissement de Lachine et la ville de Côte-Saint-Luc. En 2000, Côte-Saint-Luc avait modifié le zonage pour empêcher le développement immobilier, mais du côté de Lachine, le zonage était demeuré résidentiel.

Le Groupe Pacific, qui a acheté le site en 2006 au coût de 3 millions, souhaitait y construire un complexe immobilier de 1500 logements. S’étant butée à la réticence de la Ville, le promoteur a déposé l’an dernier une poursuite de 44 millions contre elle. Une poursuite 20 millions avait déjà été intentée contre Côte-Saint-Luc.

Le schéma d’aménagement vient mettre fin à tout espoir de Groupe Pacific de construire sur le site, car le zonage sera modifié pour ne permettre qu’un parc ou des activités récréatives. Si la Ville avait autorisé le projet immobilier, elle aurait dû dépenser 130 millions pour les infrastructures, a rappelé le maire.

Campbell Stuart, des Amis du parc Meadowbrook, s’est réjoui de l’annonce. « C’est important. On est très reconnaissant au maire d’avoir pris cette décision », a-t-il indiqué.

De son côté, Groupe Pacific n’a pas rappelé Le Devoir.

Aires protégées

 

Le schéma d’aménagement, que le maire a décrit comme le « plan de match des 10 prochaines années », dresse les grandes orientations d’aménagement pour l’agglomération, qui regroupe Montréal et les 15 villes liées de l’île. L’administration soutient avoir intégré la majorité des recommandations formulées par la commission qui a piloté une consultation l’automne dernier.

Le schéma détermine notamment le périmètre d’urbanisation, décrit six secteurs de planification stratégique et propose de faire passer les superficies terrestres d’aires protégées de 5,8 % à 10 %. « C’est ambitieux, mais réaliste », croit Russell Copeman, responsable de l’urbanisme au comité exécutif, qui a cité le cas du bois Angell, dans Beaconsfield, que la Ville tente d’acquérir d’un propriétaire privé.

En matière de transport, le schéma évoque le prolongement de la ligne bleue du métro vers Anjou — que le maire Coderre préférerait voir en surface —, et celui de la ligne orange sur le territoire de Montréal, mais écarte le prolongement de la ligne verte réclamé par les maires de Lachine et de LaSalle.

L’opposition à l’Hôtel de Ville aurait souhaité que la Ville précise les actions qu’elle comptait prendre et les échéanciers fixés. « C’est un projet arc-en-ciel où on parle de cadre de vie, de transport actif, sans qu’on sache comment y parvenir, a commenté le conseiller de Projet Montréal Éric Alan Caldwell. Sans plan d’action précis et sans volonté réelle, on risque de se retrouver avec des voeux pieux. »

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