Des élus dénoncent les réductions de service

Des élus montréalais jugent inacceptable la décision de l’Agence métropolitaine de transport (AMT) de supprimer quatre arrêts quotidiens du Train de l’Est aux gares Anjou et Saint-Léonard–Montréal-Nord à compter du 12 janvier.
Tant la mairesse de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Chantal Rouleau, que les élus de Projet Montréal dénoncent cette « coupure de service ». « On travaille très fort pour développer le transport collectif et là, sous prétexte que ces arrêts retardent les usagers provenant de la couronne nord, on les abolit », a déploré Chantal Rouleau.
Selon elle, l’AMT agit comme si les chauffeurs d’autobus recevaient l’ordre de ne pas prendre les passagers attendant à un arrêt s’ils ne sont pas suffisamment nombreux.
« Montréal paie déjà une facture importante pour les infrastructures du Train de l’Est et les citoyens de mon arrondissement paient un tarif supérieur à celui de tous les autres Montréalais, et là, on vient nous couper le service. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond », estime la mairesse qui presse l’AMT de revoir sa décision.
Des ajustements
Un mois après la mise en service du Train de l’Est, l’AMT a annoncé lundi qu’elle procédait à des « ajustements » de ses horaires. Ainsi, le train qui quitte le centre-ville de Montréal à 7 h 04 en direction de Mascouche — en contre-pointe — et celui qui quitte Mascouche vers Montréal à 17 h 19 ne s’arrêteront plus aux gares Anjou et Saint-Léonard–Montréal-Nord. « On a réalisé que ces arrêts causaient des retards aux trains en pointe, car près de ces deux gares, il n’y a qu’une seule voie ferrée », a expliqué Fanie Clément St-Pierre, porte-parole de l’AMT. « Les trains en pointe devaient donc attendre que les trains circulant dans l’autre direction aient dégagé la voie avant de procéder à l’embarquement de leurs passagers. Cela engendrait un retard de plus 20 minutes pour nos trains en pointe, ce qui n’était pas acceptable. »
Tant le matin que le soir, un maximum de 15 passagers étaient desservis par ces deux arrêts, soutient l’AMT. Rappelons que le Train de l’Est effectue huit départs dans chaque direction tous les jours.
Financement des villes
Comme 10 des 13 gares du Train de l’Est sont situées sur le territoire de l’agglomération de Montréal — contre trois dans la couronne nord —, la contribution de Montréal s’élèvera à 7,5 millions de dollars en 2015, contre 3,2 millions pour les villes de Mascouche, de Terrebonne et de Repentigny. Or, 70 % des passagers du Train de l’Est proviennent des villes de la couronne nord.
Avec cette réduction de service sur le territoire montréalais, alors que la mise en service de deux gares se fait toujours attendre (Pointe-aux-Trembles et Sauvé), l’AMT « ajoute l’insulte à l’injure », estime le conseiller de Projet Montréal, Sylvain Ouellet. « Si on convient que le Train de l’Est vise principalement les résidants de la banlieue et qu’on traite les Montréalais comme des citoyens de seconde zone, alors Montréal devrait réviser sa quote-part », croit-il.
Le Train de l’Est, dont le coût s’est élevé 671,4 millions, a enregistré un achalandage quotidien de 4650 passagers à sa deuxième semaine de service en décembre, alors que les prévisions d’ici cinq ans sont de 11 100 clients par jour. L’AMT se dit satisfaite de ces résultats.