Le SLR obtient le vote de tous les élus

D’ une seule voix, les élus montréalais se sont prononcés pour un système léger sur rail (SLR) pour le futur pont Champlain. La motion de Projet Montréal, qui visait à envoyer un message clair au gouvernement du Québec, a été adoptée à l’unanimité par le conseil municipal mardi.

La veille, le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, avait craint que l’administra- tion Coderre balaie de la main sa motion d’urgence. Inscrite à l’ordre du jour mardi, la propo- sition a finalement reçu l’appui de tous les élus présents.

« Ce n’est pas le SLR contre l’autobus. On a décidé de faire un choix de société qui va avoir un impact pour les 20, 30, 40 prochaines années. C’est un projet structurant », a dit le maire Coderre en prenant soin de préciser que ce projet n’excluait pas d’autres projets, comme le prolongement de la ligne bleue du métro.

De son côté, Richard Bergeron a fait valoir qu’opter pour une desserte d’autobus « créerait un goulot d’étranglement insoutenable à Montréal qui amènerait un mur d’autobus quotidien au centre-ville », a-t-il rappelé.

Seul le conseiller Marvin Rotrand s’est prononcé contre la motion, mais il a quitté la salle au moment du vote.

Hésitations à Québec

Pendant ce temps, à Québec, le Parti québécois a pressé le ministre des Transports, Robert Poëti, de se ranger dans le camp des partisans d’un SLR.

Les tergiversations du gouvernement libéral « risquent d’occasionner de nouveaux pro- blèmes avec [Ottawa] », qui a la main haute sur une « cagnotte » de 4 milliards, estime le PQ. « Dans le cadre du programme Chantiers Canada, le gouvernement du Québec avait demandé à ce que 1 milliard soit consacré au financement du SLR, ce à quoi le gouvernement fédéral n’avait pas manifesté d’opposition », a souligné le député de Verchères, Stéphane Bergeron.

Il a aussi appelé M. Poëti à lever le voile sur l’analyse coûts-bénéfices de différents moyens de transport collectif pour le futur pont Champlain effectuée par la firme ÆCOM.

Le ministre Poëti s’est défendu d’être viscéralement opposé au SLR. « Je ne suis pas contre le SLR, ce n’est pas vrai ça ! » a-t-il répété à sa sortie de l’Assemblée nationale.

M. Poëti mettra fin au suspense dans ce dossier jeudi après-midi, après avoir rencontré le p.-d.g. de l’Agence métropolitaine des transports (AMT), Nicolas Girard.    « Je    vais    pouvoir vous donner une meilleure idée », a-t-il assuré aux journalistes.

D’ici là, le gouvernement libéral poursuivra l’examen de « l’ensemble des propositions » sur l’utilisation d’une voie réservée au transport collectif sur le nouveau pont Champlain. Les coûts « à long terme [et] à court terme » de l’implantation d’un SLR dans l’axe du pont Champlain ne détermine- ront pas à eux seuls le choix du gouvernement, a fait valoir M. Poëti. Il analysera divers éléments comme le financement et l’impact sur le service aux usagers des différents modes de transport possibles.

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