SLR ou autobus: Québec devra trancher rapidement

Le ministre Robert Poëti demande à être convaincu de la valeur ajoutée du SLR.
Photo: Annik MH de Carufel - Le Devoir Le ministre Robert Poëti demande à être convaincu de la valeur ajoutée du SLR.

Système léger sur rail (SLR) ou autobus ? Québec tergiverse encore au sujet du mode de transport collectif qui sera choisi pour le futur pont Champlain. Vendredi, le ministre des Transports, Robert Poëti, a rencontré pour la première fois le président de l’Agence métropolitaine de transport (AMT), l’ancien député péquiste Nicolas Girard, et les deux hommes ont convenu de se revoir la semaine prochaine pour discuter de ce dossier prioritaire.

 

À l’issue d’une réunion qui a duré près de trois heures, Robert Poëti et Nicolas Girard ont rencontré les représentants des médias lors de points de presse distincts.

 

Les discussions ont porté sur l’ensemble des dossiers de transport collectif que gère l’AMT, mais Robert Poëti a confirmé que Québec devra décider rapidement du mode de transport qu’il implantera sur le pont Champlain, car il lui faudra aviser le gouvernement fédéral de sa décision d’ici la fin du mois de juin.

 

M. Poëti s’est défendu de privilégier l’option d’un système d’autobus plutôt qu’un SLR pour relier la Rive-Sud à Montréal. « Actuellement, je n’exclus aucune solution, et ça inclut le SLR. Il y a une question d’analyse à faire et des questions techniques et budgétaires à considérer. Quand vous allez magasiner une voiture, vous devez vous demander quels sont vos besoins et quels seront les coûts d’entretien. Et au final, j’espère que vous demanderez combien ça coûte. Moi, je fais ça avec l’argent des contribuables », a-t-il expliqué.

 

Rappelons que l’ancien gouvernement péquiste avait décidé d’implanter un SLR sur le futur pont Champlain, une option qui pourrait coûter jusqu’à 2 milliards.

 

Or, depuis quelques semaines, plusieurs voix s’élèvent pour remettre en question ce choix, notamment en raison de ses coûts. Le ministre a obtenu l’assurance de Nicolas Girard qu’il obtiendrait toutes les analyses requises la semaine prochaine.

 

Girard demeure en poste

 

Même si son avenir à la tête de l’AMT semble incertain, Nicolas Girard demeurera en poste dans l’immédiat. « J’ai vu que lui et son équipe veulent — et doivent — travailler en collaboration avec moi et c’est ce qu’on a convenu de faire », a commenté M. Poëti.

 

De son côté, Nicolas Girard a qualifié d’« excellente » la rencontre qu’il a eue avec le ministre. « Je suis prêt à travailler avec M. Poëti. Pour le reste, cette décision ne m’appartient pas, elle appartient au gouvernement du Québec. J’adore les dossiers de transport collectif. Ça va me faire plaisir de continuer à servir le gouvernement », a-t-il dit.

 

Échéancier

 

Au cours des derniers jours, Robert Poëti a souligné que le nouveau pont serait prêt en 2018, mais qu’il faudrait attendre à 2021 ou 2022 pour que le SLR soit en service. Partisan du SLR, le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, ne comprend pas pourquoi le ministre évoque un tel échéancier. Selon lui, le SLR pourrait être inauguré en même temps que le pont.

 

M. Bergeron déplore aussi qu’on omette de parler des frais d’exploitation d’un système d’autobus : « Puisqu’un SLR peut avoir de 600 à 1000 passagers, il remplace 6 à 10 autobus articulés et 15 à 18 autobus simples. Et qu’est-ce qui coûte cher dans le transport collectif ? Ce sont les chauffeurs, le personnel, sans compter tout l’encombrement des autobus qui rentreront au centre-ville aux 12 secondes », a-t-il expliqué sur les ondes de Radio-Canada vendredi matin.

 

À l’instar des élus de la Rive-Sud, le maire Denis Coderre s’est lui aussi prononcé pour le SLR plus tôt cette semaine, tout en exprimant des doutes quant au tracé envisagé.

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