Budget: des compressions de 64 millions

Pour équilibrer le budget 2014 de la Ville de Montréal, l’administration du maire Denis Coderre imposera des compressions de 64 millions de dollars à la ville-centre et aux arrondissements. Et comme il lui a fallu plus de temps pour confectionner le budget, elle retardera d’un mois l’envoi des avis d’imposition aux Montréalais, a fait savoir le président du comité exécutif, Pierre Desrochers, lundi.
Arrivée en poste en novembre dernier, la nouvelle administration a pris connaissance de la situation financière de la Ville et en a conclu que tous les services devront se serrer la ceinture. « On s’est engagés à ne pas augmenter les taxes de plus de 2 % et à travailler sur les dépenses. C’est ce qu’on fait », a expliqué M. Desrochers, en marge de la séance du conseil municipal.
Retard coûteux
Ainsi, la ville-centre devra faire un effort de rationalisation de 50 millions. Les arrondissements, qui se plaignent depuis des années de sous-financement, verront l’indexation de leurs budgets (accordée par l’administration précédente) annulée, soit des compressions de 14 millions. « C’est un effort que tout le monde doit faire. La situation est difficile », a soutenu M. Desrochers.
Cette rationalisation devra être réalisée sans réduction de services aux citoyens, a insisté M. Desrochers.
La Ville ne devrait adopter son budget 2014 qu’en février prochain, ce qui occasionnera un report d’un mois de l’envoi des avis d’imposition aux citoyens. Ce retard engendrera des pertes de trois à quatre millions de dollars pour la Ville, a précisé M. Desrochers. « Il y aura un coût pour la Ville. Ce n’est pas ce qu’on recherchait, mais, d’un autre côté, il fallait prendre les bonnes décisions et ne pas les prendre trop rapidement, ce qui aurait pu engendrer des coûts beaucoup plus élevés », a soutenu M. Desrochers.
Les Montréalais auront un mois de plus pour payer leur impôt foncier. Le premier versement pourra être fait le 1er avril et le second, le 1er juillet.
Un nouveau d. g.
C’est dans ce contexte qu’arrive le nouveau directeur général de la Ville, Alain Marcoux, dont la nomination a été approuvée par le conseil municipal lundi. M. Marcoux recevra une rémunération annuelle de 315 000 $ et son mandat aura une durée de huit ans.
Ancien ministre au sein de l’ex-gouvernement de René Lévesque, M. Marcoux, 68 ans, occupe depuis 2006 le poste de directeur général de la Ville de Québec. Denis Coderre a précisé qu’une clause du contrat stipule qu’en cas de résiliation du contrat de M. Marcoux, celui-ci n’aura pas droit à une indemnité de départ. M. Marcoux entrera en fonction mardi matin à la Ville de Montréal.
À l’unanimité, les élus montréalais ont par ailleurs donné leur appui à une déclaration du maire Coderre demandant à Postes Canada de surseoir à sa décision d’abandonner la distribution du courrier à domicile d’ici cinq ans et d’engager des discussions avec les villes touchées par cette réforme. Denis Coderre estime qu’un front commun des villes canadiennes sera nécessaire pour convaincre Ottawa de trouver d’autres solutions. Le maire songe d’ailleurs à inviter le ministre fédéral Denis Lebel dans les rues de Montréal : « On va lui demander où il mettrait les boîtes. Je suis sûr qu’il n’aura pas une bonne réponse à nous donner là-dessus. »
Pendant ce temps à Québec, le maire, Régis Labeaume, n’a pas pris position sur les changements à Postes Canada. Interrogé sur ce dossier lundi, il a dit qu’il était toujours en réflexion à ce sujet et se préoccupait tout particulièrement du « centre-ville et [des] personnes à mobilité réduite. »