Élections municipales - Mairie de Montréal: les candidats s’affrontent sur l’économie

Les quatre principaux candidats à la mairie de Montréal s’entendent pour dire qu’il faut limiter les hausses de taxes à l’inflation, mais sur bien d’autres aspects, comme la mobilité et les transports, leurs divergences sont nombreuses. Ils ont d’ailleurs eu l’occasion, lundi soir, d’en découdre lors d’un débat à saveur économique organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
Comment relancer l’économie de Montréal et attirer les investisseurs ? Le chef de Coalition Montréal, Marcel Côté estime qu’il faut d’abord imposer une réforme majeure de l’appareil administratif, qui est « désuet et dysfonctionnel ». Si rien n’est fait, a-t-il prévenu, Montréal demeurera « capitale du cône orange », handicapée par une culture organisationnelle déficiente et inefficace.
Grands projets
Pour le chef de Projet Montréal, Projet Montréal, l’essor économique de la métropole passe par un rehaussement significatif de l’offre de transport collectif. À son avis, Québec doit accélérer la réalisation de grands projets de transport, qu’il s’agisse des voies réservées, des trolley-bus ou du prolongement du métro, afin qu’ils soient prêts pour 2017. À cela s’ajoutent les 15 kilomètres de tramway que M. Bergeron aimerait implanter s’il est élu le 3 novembre.
Denis Coderre, lui, a une vision tout autre du développement du transport. « Moi, j’aime mieux investir dans la peinture pour l’instant. On va faire des voies réservées. On a déjà assez payé », a-t-il lancé à son adversaire. Il a rappelé que Québec pilotait déjà plusieurs projets comme celui du prolongement du métro. Selon lui, la Ville devrait se limiter à des projets efficaces, mais moins onéreux, et s’assurer que le réseau actuel fonctionne. « Au lieu de réinventer les boutons à quatre trous, est-ce qu’on peut s’assurer que les choses fonctionnent ? »
« Montréal doit arrêter d’être un junky du foncier », a pour sa part plaidé Mélanie Joly qui a réitéré son intention de réclamer de Québec un statut fiscal particulier et une part de 0,5 % de la taxe de vente du Québec (TVQ).
Elle estime également que, pour attirer les investissements, il faudra éliminer ce qui complique la vie des gens d’affaires. Ainsi, elle propose de mettre sur pied un comité formé de gens d’affaires et de fonctionnaires qui passera en revue la réglementation afin, notamment, de réduire des délais dans l’obtention de permis.
Expériences
À un certain moment, Mélanie Joly a fait remarquer que ce n’était pas au maire de faire du développement économique. Un maire doit plutôt créer un environnement sain afin d’attirer les entrepreneurs et les investisseurs, a-t-elle fait valoir. « Je comprends que Mme Joly n’a pas d’expérience », a commenté Denis Coderre. La réplique de Mélanie Joly a été instantanée : « Si c’est votre expérience, j’aime mieux ne pas l’avoir », s’est-elle exclamée.
En matière de gouvernance, les gens d’affaires estiment que Montréal compte trop d’élus et d’arrondissements, mais les quatre candidats croient que la métropole a bien d’autres problèmes plus importants. « On a assez gaspillé de salive sur la centralisation versus la décentralisation, a indiqué Denis Coderre. Il est temps qu’on passe à l’action. Soyons honnêtes. C’est 17 millions sur un budget total de 4,9 milliards. » Seul Richard Bergeron a évoqué l’idée d’un débat sur la question après les élections municipales. Mais selon lui, ce n’est pas à l’étage politique qu’il faudrait rationaliser, mais plutôt à l’étage administratif, se demandant par exemple s’il était nécessaire d’avoir 20 directeurs des sports et loisirs soit 19 dans les arrondissements et un à la ville-centre.