Élections municipales - Joly et Coderre s’échangent des pointes

À l’invitation du CORIM, Denis Coderre, Mélanie Joly, Richard Bergeron et Marcel Côté ont débattu sur le positionnement de Montréal comme métropole internationale.
Photo: - Le Devoir À l’invitation du CORIM, Denis Coderre, Mélanie Joly, Richard Bergeron et Marcel Côté ont débattu sur le positionnement de Montréal comme métropole internationale.

Elle manque d’expérience ; il en a trop. Mélanie Joly et Denis Coderre, les deux meneurs dans la course à la mairie selon le dernier sondage, se sont échangés des pointes jeudi midi au cours d’un débat entre les quatre candidats.

 

D’entrée de jeu, Mélanie Joly a soutenu que la ville « doit se doter d’un maire à l’image du Montréal qu’on veut ». Pour assainir le climat d’investissement, un changement de fond (dans la gestion de l’administration) et de forme est nécessaire, croit-elle.

 

« On ne peut réélire les mêmes personnes qui étaient là quand le système [de corruption] était en place. On ne peut réélire une administration Tremblay-Zampino 2.0 sous l’égide de Denis Coderre. Le changement de culture passe par le changement de la tête dirigeante. »

 

Sans la nommer directement, Denis Coderre a répliqué qu’on « ne s’improvise pas maire. On ne peut pas aller à l’école le lendemain de l’élection pour savoir comment ça marche. Il faut travailler tout de suite. » En point de presse, il a soutenu que la critique s’appliquait à ses trois adversaires. « Gérer et être dans l’opposition, ce sont deux choses. »

 

L’inexpérience de Mme Joly a aussi été soulignée par Marcel Côté - à qui la candidate a offert de joindre son équipe de conseillers après l’élection… « Un maire doit être capable d’avoir de la vision, pas seulement du rêve. On ne s’improvise pas visionnaire. C’est basé sur le vécu et les compétences. »

 

International

 

Organisé par le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), le débat de jeudi portait sur le positionnement de Montréal comme métropole internationale. Richard Bergeron a fait valoir que la meilleure façon de rendre Montréal attrayante sur la scène internationale sera d’améliorer son apparence physique.

 

« Les gens et les entreprises veulent une ville belle et sécuritaire, a-t-il dit. Aucun concurrent ne semble sensible à ça, tant mieux, ça me distingue. » M. Bergeron a donné en exemple ses engagements en faveur d’un tramway et de l’entrée maritime comme éléments permettant d’améliorer l’image de Montréal. « J’ai la conviction qu’une ville fait sa propre promotion. »

 

Pour Denis Coderre, le futur maire de Montréal devra jouer un rôle central pour vendre la ville à l’étranger. « Un maire doit avoir un rôle de rassembleur, de catalyseur. Pour créer un environnement propice à l’investissement, il faut travailler avec Montréal international, mais aussi envoyer cette force protocolaire [qu’est le maire]. »

 

Or, Marcel Côté pense précisément le contraire. « On n’a pas besoin d’un maire commis voyageur pour que les gens investissent à Montréal. Ce n’est plus comme ça que ça marche. On a besoin de lui à la fin pour boucler, mais tout le travail est fait avant, par des organismes bien structurés. » Plus combatif que dans les premiers débats, M. Côté a indiqué que « la meilleure contribution du maire pour le développement international, c’est de bien administrer la Ville », et que la stratégie internationale de Montréal doit passer par « une attention continue sur le savoir et la créativité ».

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