Appels d’offres : la promesse de Côté est irréaliste, disent les cols bleus

La promesse de Marcel Côté de permettre aux cols bleus de participer aux appels d’offres à la Ville de Montréal est jugée irréaliste par le Syndicat des cols bleus regroupés.
« C’est impossible ! Pour participer à un appel d’offres, il faudrait que j’aie le contrôle sur la main-d’oeuvre pour décider combien d’employés j’enverrais faire les travaux et que j’aie le contrôle sur les équipements et les matériaux, ce que je n’ai pas. Nous sommes des exécutants. C’est inconcevable. Je ne sais pas d’où il sort ça », a indiqué au Devoir le président du syndicat, Michel Parent, lors d’un entretien téléphonique.
Lors d’une conférence de presse lundi, le chef de Coalition Montréal avait pourtant affirmé que les cols bleus eux-mêmes souhaitaient soumissionner lors d’appels d’offres pour faire concurrence au secteur privé. « C’est une vieille demande des cols bleus de pouvoir travailler sur des contrats qui vont actuellement en gestion externe, a alors dit Marcel Côté. Ça va leur permettre de montrer qu’ils sont bons et de rétablir leur image. Ç’a été essayé dans d’autres villes et on a l’appui des cols bleus ».
Des économies ?
M. Parent dit avoir rencontré les principaux candidats à la mairie. Or ce sujet n’a pas été abordé avec M. Côté, a-t-il soutenu. « Il a été question de faire des études comparatives de coûts. Nous n’avons aucun problème avec ça et nous sommes même prêts à mettre un économiste sur le dossier pour comparer les coûts du privé versus les coûts en régie.»
Pour lui, il ne fait pas de doute que la Ville de Montréal aurait avantage à préférer les cols bleus au secteur privé, car la facture serait alors moins élevée, affirme-t-il. « En raison du décret de la construction, on sait que les employés de la construction gagnent environ 15 % de plus que les cols bleus de la Ville de Montréal, explique Michel Parent. Et ça ne tient pas compte du profit que l’entrepreneur se met dans ses poches. »
Ententes avec les arrondissements
Au cours des derniers mois, le syndicat des cols bleus a conclu des ententes avec les arrondissements de Rosemont-La Petite-Patrie, de Villeray -Saint-Michel -Parc-Extension, de Côte-des-Neiges -Notre-Dame-de-Grâce et du Plateau-Mont-Royal pour confier aux employés de la Ville la réfection des trottoirs alors que ces travaux étaient auparavant confiés au secteur privé.
Ces initiatives ont été prises pour éviter le recours à des firmes qui font l’objet d’allégations de collusion.
Il n’a pas été possible d’obtenir mardi les commentaires de Coalition Montréal sur les propos de Michel Parent.