Épinglé, Côté laisse tomber les appels robotisés

Le DGEQ a blâmé Marcel Côté vendredi pour les appels non identifiés.
Photo: Annik MH de Carufel - Le Devoir Le DGEQ a blâmé Marcel Côté vendredi pour les appels non identifiés.

Marcel Côté renonce aux appels automatisés et aura désormais recours à des êtres humains pour sonder les intentions de vote des Montréalais. Le candidat à la mairie de Montréal a annoncé sa décision après s’être fait taper sur les doigts par le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) pour avoir enfreint la loi électorale,

 

Le DGEQ n’a pas mis de temps à statuer sur le cas des 980 appels robotisés effectués illégalement mercredi soir dans Ahuntsic sans mention du commanditaire. Vendredi matin, le DGEQ a fait savoir qu’une sanction administrative serait imposée à Coalition Montréal qui, dans son message téléphonique, dénigrait les partis adverses.

 

Ainsi, cette dépense ne sera pas admissible au remboursement de 70 % habituellement prévu par la loi pour les formations politiques. « C’était de la publicité, et la loi prévoit que la publicité doit être identifiée obligatoirement au nom de l’agent officiel et du parti. Il s’agissait donc d’une dépense électorale non conforme », a précisé Denis Dion, porte-parole du DGEQ. Il n’est pas exclu qu’une poursuite soit intentée contre le parti, a-t-il ajouté.

 

Péché véniel ?

 

Plongé dans la tourmente depuis deux jours avec cette affaire, Marcel Côté a tenté de calmer le jeu vendredi. « On a fait une erreur, on va en payer le prix : 1300 $», a-t-il dit. Pour Coalition Montréal, cette aventure malheureuse a sonné le glas aux appels robotisés et le parti entend désormais recourir à des personnes pour mener ses sondages.

 

Louise Harel a donné son appui à M. Côté. « On ne se souhaite jamais ce genre d’erreur dans une campagne, mais en même temps, je ne sais pas si les gens font encore la différence entre un péché mortel et un péché véniel. Cette fois, ça pourrait être un péché véniel », a-t-elle dit.

 

Marcel Côté, qui fait le dur apprentissage de la politique, a voulu se montrer philosophe : « C’est aussi un bon test. Les maires sont continuellement exposés à des tempêtes. On vient d’en voir une. La population a vu comment on a géré la tempête. »

 

Son adversaire Denis Coderre a salué la promptitude du DGEQ à sanctionner la faute. « Le DGEQ devrait peut-être aller plus loin. C’est trop facile de dire “j’ai fait une erreur”. Je pense qu’il faut aller au fond des choses », a-t-il commenté.

 

Selon lui, les candidats à la mairie devraient faire preuve de plus de discipline : « On va arrêter de s’invectiver. […] Les Montréalais méritent mieux. »

 

Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, souhaite aussi que le ton change. « Pour ce qui est du caractère illégal, il est maintenant avéré. Pour ce qui est du caractère insidieux, voire vicieux et assurément mensonger, j’espère qu’on ne verra plus de cela d’ici la fin de la campagne. »

 

Alors que Projet Montréal soutient ne pas avoir recours aux appels robotisés, Denis Coderre a reconnu utiliser cette technique. Mais dans son cas, assure-t-il, l’opération se fait dans la légalité. Ainsi, 494 289 appels automatisés ont récemment été effectués auprès de Montréalais, mais on y mentionnait clairement la provenance et les questions portaient exclusivement sur les intentions de vote des répondants, sans commentaire négatif, a expliqué M. Coderre.

 

Il a par ailleurs fait état d’une sollicitation douteuse faite par Coalition Montréal auprès de fonctionnaires de la Ville. M. Coderre a cité le cas d’un employé qui, à trois reprises, a reçu un courriel à son travail de Coalition Montréal lui demandant de verser une contribution au parti. Excédé, l’employé a avisé son supérieur ainsi que le contrôleur général de la Ville de ces communications inopportunes.

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