Grand coup d’accélérateur au transport collectif

Le gouvernement péquiste appuie sur l’accélérateur pour la création de nouvelles voies réservées au transport collectif. Cinq ministres du cabinet Marois ont promis dimanche de doubler le réseau de voies réservées dans la région métropolitaine au cours des deux prochaines années.
Près de 208 km de nouvelles voies réservées s’ajouteront en 2014 et 2015 aux 209 km aménagés au fil des trente dernières années. « En deux ans, on va faire plus que les trente dernières années », a lancé le ministre des Transports, Sylvain Gaudreault. En améliorant la rapidité, l’accessibilité et la fiabilité des autobus, l’ajout de nouvelles voies réservées permettra de désengorger les grandes artères de la grande région de Montréal, est-il persuadé. « Toutes les grandes métropoles du monde ont réduit leur congestion routière par des voies réservées. Montréal n’a pas à être différente », a déclaré l’élu, entouré de ses collègues Jean-François Lisée, Marie Malavoy, Nicole Léger et Diane De Courcy.
Le gouvernement du Québec assumera la totalité de la facture de la mise en place des nouvelles voies réservées aux autobus, c’est-à-dire 84 millions de dollars. « Cette mesure ne représente aucun coût additionnel pour les contribuables », a indiqué M. Gaudreault, précisant aussi que l’ancien gouvernement avait dépensé 3,8 milliards c’est-à-dire moins des deux tiers des 5,9 milliards mis de côté pour le développement du transport collectif.
Le gouvernement du Québec n’attendra pas le son de cloche des maires élus le 3 novembre prochain avant d’accélérer l’établissement de voies réservées aux autobus par exemple sur le boulevard La Concorde à Laval, Viau à Montréal ainsi que Roland-Therrien à Longueuil. Les sociétés de transport de la région de Montréal et l’Agence métropolitaine de transport veilleront à aménager les 208 km de nouvelles voies réservées sous la supervision du comité mobilité Montréal, formé d’élus de la région métropolitaine ainsi que de représentants de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et de la société Les ponts Jacques-Cartier et Champlain. « Ce comité a tout ce qu’il faut comme légitimité et représentativité pour gérer la mise en place de ces voies réservées et le désengorgement du réseau routier de Montréal », a fait valoir M. Gaudreault.
Le « sérieux coup de barre » pour développer le transport collectif permettra de tirer vers le bas les émissions de gaz à effet de serre de même que les « coûts astronomiques » entraînés par les embouteillages. « [Ils sont] estimés à plus de 1,5 milliard de dollars par année. » « Les voies réservées, c’est le meilleur rapport qualité-prix. Il n’y a rien qui bat ça ! [...] On a besoin rapidement de gains » a déclaré le président de la Société de transport de Montréal, Michel Labrecque. À Montréal, les voies réservées prennent plusieurs formes : des tracés propres, des tracés sur rue, des feux de priorité pour autobus et des sas de contournement, comme celui à l’intersection des rues Papineau et Rachel. « Il n’a même pas vingt mètres et fait gagner deux, trois, cinq minutes à nos bus », a ajouté M. Labrecque. « On va pouvoir profiter comme usagers pratiquement tout de suite de ce nouvel incitatif [à l’utilisation du transport collectif] », s’est réjoui le président de Transport 2000, Pierre Cardinal. Il s’est dit convaincu que le nombre d’usagers bondira si des automobilistes « peuvent faire [par exemple] deux fois plus vite la même distance en transport collectif ». « L’enjeu c’est le temps ! »
Le gouvernement péquiste s’est rangé derrière les projets de prolongement des lignes de métro bleue et jaune, de Service rapide par bus sur le boulevard Pie-IX et de train léger entre la Rive-Sud et Montréal. Les Québécois ne doivent pas y voir des annonces préélectorales, a indiqué le ministre responsable de la région de Montréal, Jean-François Lisée. « Oui, on accélère les annonces, parce qu’on est prêts à les annoncer, parce que ça fait 12 mois qu’on travaille là-dessus. Alors, ça n’a rien à voir avec un calendrier électoral », a-t-il dit.
Les autres régions ne seront pas en reste, a souligné le ministre Gaudreault, promettant que le ministère des Transports « entrera en contact » avec les sociétés de transport éparpillées au Québec afin de connaître leurs projets de voies réservées aux autobus. « Nous sommes le gouvernement des transports collectifs », a répété M. Gaudreault.