Une «révolution tranquille» pour Montréal

Marcel Côté
Photo: Annik MH de Carufel - Le Devoir Marcel Côté

La Coalition Montréal estime être en mesure de lancer rien de moins qu’une « révolution tranquille » à l’hôtel de Ville, de façon à mettre un terme aux nombreux cas de collusion et de corruption qui ont été mis au jour au cours des derniers mois. C’est ce qu’a affirmé dimanche son chef, Marcel Côté, en lançant son programme électoral en vue de l’élection du 3 novembre.

 

« On va transformer la gestion de la ville centre, on va changer les systèmes. Ce qui est arrivé est totalement anormal pour une grande ville. Et c’est parce que les systèmes de gestion n’étaient pas appropriés, a fait valoir M. Côté au cours d’un point de presse. C’est sûr qu’il y avait des individus un peu filous qui se sont faufilés, mais ils l’ont fait dans une Ville qui était vulnérable. Or, la structure d’une Ville ne devrait pas permettre à des filous de faire ça. Donc, les changements seront profonds. »

 

Reprenant une idée de sa codirectrice, Louise Harel, Marcel Côté a dit vouloir créer un poste de commissaire à l’éthique qui devra élaborer une politique en ce sens à laquelle les élus seront soumis. Il entend aussi modifier la structure du comité exécutif, de façon à mieux représenter la « diversité » de la Ville. « Si nécessaire », des personnes élues sous une autre bannière que celle de la Coalition Montréal pourraient y siéger. Il veut également réduire les pouvoirs du président du conseil et mettre en place une « structure de contre-pouvoir institutionnalisée » pour toute décision ayant une incidence financière.

 

Selon lui, le train de mesures promises par sa formation devrait carrément mettre un terme à la collusion et à la corruption à Montréal. « Ce qui est arrivé n’arrivera plus. Je vais avoir raté mon coup si ça se reproduit après mon départ », a-t-il laissé tomber. « Nous allons garantir une gestion intègre, à l’abri des malversations dans le futur à la Ville de Montréal. »

 

Relancer l’économie

 

Marcel Côté croit aussi être en mesure de donner un nouveau souffle à l’économie montréalaise. Selon lui, la Ville doit aider le secteur privé à créer des emplois, mais aussi faciliter le développement des exportations de biens et de services.

 

Le tout peut se faire en français, mais aussi en anglais, a ajouté l’homme issu du milieu des affaires. « Le Montréal que nous voulons, c’est une ville francophone, cosmopolite, nord-américaine, à l’aise avec sa langue commune, le français, et avec la langue commune du reste de l’Amérique du Nord, qui est l’anglais. »

 

Devant un parterre de militants issus de différentes communautés culturelles, il a en outre insisté sur sa volonté de faire de Montréal « une ville accueillante pour les immigrants, qui y trouveront de l’emploi ». Selon le nouveau venu en politique, la ville a connu un recul sur ce terrain. « Malheureusement, nous avons glissé récemment et nous n’offrons plus les mêmes opportunités d’emplois que dans le passé pour les communautés immigrantes. Nous devons changer cela. »

 

Transport

 

En matière de transports, Marcel Côté juge qu’en améliorant la qualité du service des transports en commun, il sera possible de réduire « graduellement » l’omniprésence de la voiture.

 

Les vingt engagements présentés dimanche, et comportant cent « actions concrètes », n’ont pas convaincu le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron. « C’est une longue litanie de voeux pieux. Il n’y manque rien. Chacun des mots proposés par les experts en communication, qui ont probablement été aussi les rédacteurs, a bien fait son travail. Il ne manque aucun des mots magiques qu’il faut mettre dans un document politique en 2013. Mais ça ne veut rien dire. »

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