Plateau-Mont-Royal - Le tarif de parcomètres blâmé pour les mauvaises affaires des commerçants

Étude à l’appui, la Société de développement de l’avenue du Mont-Royal (SDAMR) soutient que la hausse des tarifs de parcomètres a eu un effet dévastateur sur le chiffre d’affaires des commerçants. Mais sa position ne fait pas l’unanimité et plusieurs gens d’affaires croient que l’explosion du coût des loyers représente une menace bien plus préoccupante pour les commerçants.

 

Selon une étude réalisée par le Groupe Altus, l’augmentation du coût des parcomètres, qui est passé de 2 à 3 $ l’heure en 2010, a entraîné une baisse de l’achalandage des espaces de stationnement tarifés de 17 % sur les rues commerciales du Plateau-Mont-Royal.

 

Combinée aux mesures d’apaisement de l’administration de Luc Ferrandez et à l’augmentation du nombre de places de stationnement tarifées, cette hausse a eu pour effet de faire fuir les clients provenant de l’extérieur du Plateau et d’entraîner une baisse moyenne de 11 % du chiffre d’affaires des commerçants de l’avenue du Mont-Royal, estime Bertrand Hubert, porte-parole de la SDAMR et propriétaire du Boudoir.

 

M. Hubert se défend de se livrer à une guerre contre l’administration Ferrandez à deux mois des élections municipales : « L’administration Ferrandez n’a pas tout faux », dit-il en soulignant que les commerçants en ont surtout contre la « fermeture » de l’avenue Christophe-Colomb, qui réduit l’accès à l’artère commerciale, et contre la hausse de 50 % des tarifs de parcomètres. Il interpelle donc les candidats à la mairie du Plateau pour qu’une modulation des tarifs selon l’achalandage soit instaurée et que l’accès par Christophe-Colomb soit rétabli. « Sinon, on croit que l’offre commerciale va continuer de péricliter dans le Plateau-Mont-Royal », dit-il.

 

Les loyers explosent

 

Luc Ferrandez reproche à la SDC de ne pas tenir compte du retrait des places de stationnement lié à l’aménagement des terrasses et à l’application de la règle des cinq mètres à proximité des carrefours : « C’est vrai qu’il y a une baisse de l’achalandage des parcomètres, mais il faut relativiser. »

 

Il se dit ouvert à une modulation de la tarification, mais croit irréaliste de penser à rétablir la circulation telle qu’elle l’était sur Christophe-Colomb.

 

Propriétaire de l’Intermarché Boyer, Franck Hénot estime que la SDC fait du tort aux commerçants en parlant de façon aussi négative du Plateau. « On se tire dans le pied », dit-il en soulignant que la hausse vertigineuse des baux commerciaux cause bien plus de dommages aux commerçants que les tarifs de parcomètres.

 

Le vice-président de l’Association des SDC et directeur général de la SDC du Village, Bernard Plante, reconnaît que l’explosion du coût des loyers, qui s’observe aussi sur la rue Sainte-Catherine, menace sérieusement les petits commerçants et nécessitera que Québec exerce un contrôle des loyers commerciaux comme il le fait pour les baux résidentiels.

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