Le MTQ démolit partiellement un immeuble patrimonial

Le ministère des Transports du Québec (MTQ) a procédé récemment à la démolition d’une partie de l’ancienne Tonnellerie de Sucre Lantic, située aux abords de la rue Notre-Dame. Vacant depuis plus de 25 ans, l’édifice présentait des risques pour la sécurité publique, a fait valoir le MTQ. Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, estime que des mesures auraient dû être prises pour sauver l’immeuble patrimonial.
Richard Bergeron a accusé hier le MTQ d’avoir agi en catimini dans ce dossier et d’avoir fait fi de la valeur patrimoniale de l’immeuble cons-truit en 1887. « Le MTQ veut éliminer tous les obstacles qui pourraient se poser sur son chemin pour pouvoir enfin réaliser son projet d’autoroute. […] Il y va de façon totalement hypocrite, sans annoncer quoi que ce soit, en nous mettant devant le fait accompli », a soutenu le chef de Projet Montréal. Héritage Montréal a aussi dénoncé la décision du ministère.
Le MTQ a expliqué que la démolition partielle de la Tonnellerie était devenue nécessaire en raison de l’état de délabrement du bâtiment. Le mur de façade était fissuré et menaçait de s’affaisser et une partie du toit présentait un risque d’effondrement, a expliqué Isabelle Monette, porte-parole du MTQ.
Le MTQ a donc convenu avec la Ville de Montréal de procéder à une « démolition sélective » de la Tonnellerie. « Les parties qui ont une valeur patrimoniale exceptionnelle ou historique seront conservées pour éventuellement faire partie, peut-être, d’un projet de mise en valeur. La cheminée a été conservée », a indiqué Mme Monette, précisant que la démolition avait fait l’objet d’avis dans trois hebdos à la fin du mois de mars.
Démagogie
Cinq autres bâtiments à vocation industrielle et commerciale, acquis par le MTQ dans le cadre du projet Notre-Dame, ont aussi été démolis dans ce secteur, a-t-elle dit.
Richard Bergeron parle à tort et à travers, estime le maire de l’arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, Réal Ménard. « Voilà l’exemple d’un dossier dont M. Bergeron parle sans le connaître. C’est vraiment de la démagogie très facile, car il n’a parlé à personne dans l’arrondissement, a-t-il déploré. Il y a quelques années, le MTQ a été tenté de démolir le bâtiment au complet, mais on leur a fait savoir qu’on s’opposait à cette démolition. »
Le bâtiment ayant été négligé par le MTQ, il a finalement été convenu que la partie la plus endommagée serait sacrifiée, a ajouté M. Ménard. Un comité a par ailleurs été mis sur pied pour tenter de redonner une seconde vie à l’immeuble. Le site pourrait accueillir deux projets, soit celui d’une firme de production télévisuelle et celui à vocation communautaire que pilote l’entreprise d’insertion sociale Boulot vers.