Bergeron veut la Bourse du carbone à Montréal

Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, exhorte le conseil municipal à appuyer sans réserve le projet du gouvernement du Québec de mettre sur pied une Bourse du carbone à Montréal.

La deuxième opposition à l'Hôtel de Ville de Montréal soumettra une motion en ce sens lors de la prochaine séance du conseil municipal, le 23 janvier, a annoncé hier M. Bergeron, comptant sur l'appui de tous élus d'Union Montréal et de Vision Montréal afin qu'elle soit adoptée à l'unanimité. «C'est par des pressions politiques comme celle-là que les décisions cheminent et finissent par se prendre», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse dans le hall de l'hôtel de ville.

Montréal ne peut lever le nez sur des «centaines voire des milliers d'emplois de qualité» potentiels, a fait valoir M. Bergeron, esquissant un parallèle avec l'essor de l'industrie aéronautique dans la région métropolitaine.

«Quand une entreprise nous dit: "j'ai réduit de 20 % mes émissions de gaz à effet de serre (GES) donc j'ai droit à tant de crédits", il faut aller vérifier. [...] J'aimerais que ce soit des Montréalais qui aillent faire ce travail partout en Amérique du Nord plutôt que ce soit d'ailleurs en Amérique du Nord qu'ils viennent à Montréal le faire.»

La région métropolitaine peut s'enorgueillir, selon lui, d'abriter «parmi les meilleures firmes d'évaluation [qui] sont à l'avant-garde». Mais le Québec doit mettre le pied sur l'accélérateur dans son virage vers une économie verte en créant une Bourse du carbone afin de «tuer dans l'oeuf» la concurrence.

En décembre, le ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, Pierre Arcand, annonçait l'imposition d'un plafond d'émissions de gaz carbonique aux grandes entreprises dès le 1er janvier 2013 assorti d'un système d'échange de crédits d'émissions. Les distributeurs d'hydrocarbures — responsables de 43,5 % des émissions de GES au Québec —, en seraient épargnés jusqu'au 1er janvier 2015.

Le Québec ose le pari de prendre la tête du mouvement vers un «marché mondial du carbone [qui s'avérera] inévitable», avait alors souligné M. Arcand, deux jours après que le gouvernement fédéral eut tourné le dos au protocole de Kyoto.

Hier, Richard Bergeron n'a pas manqué de qualifier le retrait d'Ottawa de l'entente signée en 1997 de «l'une des plus mauvaises décisions qu'on aurait pu imaginer pour l'année 2011».

À voir en vidéo